Je suis à Charles-de-Gaule, il fait beau sur Paris. Les quatre derniers jours ont été des plus agréables. Quel bonheur de flâner dans les rues parisiennes!
Je reviens à Montréal ce soir.
mercredi 13 août 2008
mercredi 6 août 2008
Tout va bien!
Pas beaucoup de nouvelles dernièrement. Je prépare mon retour pour de courtes vacances. Vous comprendrez que je suis débordée!
Je pars samedi dans la nuit. Je serai quatre jours à Paris et je reviens ensuite!
À bientôt :)
Je pars samedi dans la nuit. Je serai quatre jours à Paris et je reviens ensuite!
À bientôt :)
vendredi 25 juillet 2008
Membership
À Tana, il y a deux centres culturels : un américain et un français. Depuis une semaine, je suis membre du Centre culturel Albert Camus. Vous aurez compris que c'est le centre français. Je ne vais pas au centre américain. Il y a des gardes armés de grosses mitraillettes à l'entrée... disons que ça m'enlève l'envie d'y mettre le pied.
Au CCAC, on peut visionner des films, emprunter des livres (bon, pas moi, parce qu’il faut être résident permanent et que, ben, ce n’est pas dans mes plans!), assister à des spectacles, voir des expositions, etc.
Vendredi dernier, donc, Isabelle et moi décidons que nous allons voir un film. Il faut préciser qu’il n’y a plus de cinéma à Madagascar depuis quelques années. C’est long trois mois quand les seules possibilités de regarder un film sont la télévision de 9 pouces qui se trouve dans notre appartement ou des DVD sur mon ordinateur portable. C’est pas le cinéma, ça!
C’est absence du 7e art m’a profondément troublée. Je ne suis pas la fille la plus cinéphile sur la terre, surtout si je me compare à certains amis qui trippent sur d'obscurs films japonais. Mais quand même, j’aime l’idée de pouvoir aller au ciné quand ça me tente. Par exemple, quand le film de l’une de mes séries cultes sort ou quand le dernier film d’un acteur que j’aimais paraît quelques mois après sa mort, j’y serais allée… Bof, je m’en remettrai. Il y a des choses pires que celles-là dans la vie!
Pour revenir au CCAC, donc, j’y ai vu un film français vendredi dernier. Assise dans ce qui ressemblait à un auditorium d’école secondaire, j’ai passé un bon moment. C’était nouveau, c’était différent. Ça a fait du bien. Très ordinaire le film, une sorte de wannabe Amélie Poulain, mais l’écran avait plus que 15 pouces, alors, vous savez, ça excuse bien des trucs!
Aujourd’hui, je récidive. Pas un film cette fois-ci. Non, une lecture-hommage mise en espace par des étudiants de l’université d’Antananarivo. Je n’ai jamais entendu parler de l’écrivaine en question, mais bon, je verrai bien. Au pire, je m’ennuierai, au mieux, je ferai une belle découverte.
Et puis, faut bien rentabiliser mon abonnement…ils ont quand même mis une photo sur ma carte!
Au CCAC, on peut visionner des films, emprunter des livres (bon, pas moi, parce qu’il faut être résident permanent et que, ben, ce n’est pas dans mes plans!), assister à des spectacles, voir des expositions, etc.
Vendredi dernier, donc, Isabelle et moi décidons que nous allons voir un film. Il faut préciser qu’il n’y a plus de cinéma à Madagascar depuis quelques années. C’est long trois mois quand les seules possibilités de regarder un film sont la télévision de 9 pouces qui se trouve dans notre appartement ou des DVD sur mon ordinateur portable. C’est pas le cinéma, ça!
C’est absence du 7e art m’a profondément troublée. Je ne suis pas la fille la plus cinéphile sur la terre, surtout si je me compare à certains amis qui trippent sur d'obscurs films japonais. Mais quand même, j’aime l’idée de pouvoir aller au ciné quand ça me tente. Par exemple, quand le film de l’une de mes séries cultes sort ou quand le dernier film d’un acteur que j’aimais paraît quelques mois après sa mort, j’y serais allée… Bof, je m’en remettrai. Il y a des choses pires que celles-là dans la vie!
Pour revenir au CCAC, donc, j’y ai vu un film français vendredi dernier. Assise dans ce qui ressemblait à un auditorium d’école secondaire, j’ai passé un bon moment. C’était nouveau, c’était différent. Ça a fait du bien. Très ordinaire le film, une sorte de wannabe Amélie Poulain, mais l’écran avait plus que 15 pouces, alors, vous savez, ça excuse bien des trucs!
Aujourd’hui, je récidive. Pas un film cette fois-ci. Non, une lecture-hommage mise en espace par des étudiants de l’université d’Antananarivo. Je n’ai jamais entendu parler de l’écrivaine en question, mais bon, je verrai bien. Au pire, je m’ennuierai, au mieux, je ferai une belle découverte.
Et puis, faut bien rentabiliser mon abonnement…ils ont quand même mis une photo sur ma carte!
mercredi 23 juillet 2008
De l'union productive de la satisfaction et de la panique
Le travail prend forme. Sérieusement.
Bon, je n'ai pas encore les maquettes finales.
Mais j'ai des pages uniformes, illustrées.
Je relis à tête reposée.
Ces pages que j'ai déjà lues, corrigées, réécrites, coupées, ajoutées, mises en forme, copiées-collées au moins 150 fois. Minimum.
Et je trouve ça bon. La plupart du temps (bon, je suis encore et toujours perfectionniste, qu'est-ce que vous voulez, c'est la faute de ma mère!)
Dès qu'elles sont prêtes, je montre ces pages aux rédacteurs et leurs yeux s'illuminent. Ces journées-là, j'ai de leur part une productivité maximale.
Attendez que je leur montre les maquettes finales...
Oufffffffffffff...
Satisfaction d'un tiers du travail accompli.
Ahhhhhhhhhhhhh!
Cri de panique d'un tiers SEULEMENT du travail accompli.
Bon, je n'ai pas encore les maquettes finales.
Mais j'ai des pages uniformes, illustrées.
Je relis à tête reposée.
Ces pages que j'ai déjà lues, corrigées, réécrites, coupées, ajoutées, mises en forme, copiées-collées au moins 150 fois. Minimum.
Et je trouve ça bon. La plupart du temps (bon, je suis encore et toujours perfectionniste, qu'est-ce que vous voulez, c'est la faute de ma mère!)
Dès qu'elles sont prêtes, je montre ces pages aux rédacteurs et leurs yeux s'illuminent. Ces journées-là, j'ai de leur part une productivité maximale.
Attendez que je leur montre les maquettes finales...
Oufffffffffffff...
Satisfaction d'un tiers du travail accompli.
Ahhhhhhhhhhhhh!
Cri de panique d'un tiers SEULEMENT du travail accompli.
L'espace-temps
Une quinzaine de jours de vacances. C'est ce que j'aurai pour tout réapprivoiser. Avant de tout quitter encore.
J'ai peur, un peu.
variable A:
J'ai une image des gens que j'ai laissés. Mais ces gens ont changé depuis trois mois, forcément.
variable B:
Les gens que j'ai laissés ont une image de moi. Cette Amélie n'existe plus.
variable C:
À Madagascar, je me suis bâti une vie au fil des jours, une routine, des habitudes, un certain réseau social, de nouvelles valeurs, une carapace différente. En somme, je vis depuis trois mois une fausse vie qui laisse de vraies traces. J'ai un exemple de ce sentiment. J'ai donné à quelqu'un "my real life phone number". Comme si mon cellulaire de Madagascar était faux. Mais en un sens, oui....il a une date d'expiration. Le 15 novembre, cette vie sera officiellement finie.
variable D:
Une vingtaine d'heures d'avion et quatre jours à Paris en compagnie de mon meilleur ami pour me refaire une identité.
Pour tout le reste, il y a mastercard?
Sérieusement, quelqu'un a-t-il une équation pour résoudre tout ça? Vous savez, les maths et moi...
J'ai peur, un peu.
variable A:
J'ai une image des gens que j'ai laissés. Mais ces gens ont changé depuis trois mois, forcément.
variable B:
Les gens que j'ai laissés ont une image de moi. Cette Amélie n'existe plus.
variable C:
À Madagascar, je me suis bâti une vie au fil des jours, une routine, des habitudes, un certain réseau social, de nouvelles valeurs, une carapace différente. En somme, je vis depuis trois mois une fausse vie qui laisse de vraies traces. J'ai un exemple de ce sentiment. J'ai donné à quelqu'un "my real life phone number". Comme si mon cellulaire de Madagascar était faux. Mais en un sens, oui....il a une date d'expiration. Le 15 novembre, cette vie sera officiellement finie.
variable D:
Une vingtaine d'heures d'avion et quatre jours à Paris en compagnie de mon meilleur ami pour me refaire une identité.
Pour tout le reste, il y a mastercard?
Sérieusement, quelqu'un a-t-il une équation pour résoudre tout ça? Vous savez, les maths et moi...
samedi 19 juillet 2008
lundi 14 juillet 2008
Lettre à Ariane Moffatt
Ariane,
On ne se connaît pas. Malgré tout, tu es là, avec Isabelle et moi, tous les jours. Aquanaute, Le coeur dans la tête, Tous les sens accompagnent nos soirées de travail interminable.
Depuis le début, j'ai toujours dit que ce que tu écrivais collait à ma vie, comme si tu me racontais. Encore aujourd'hui, c'est vrai. Et quand dans un moment de découragement, je mets Montréal à fond dans mon appartement de Tana, bien, le sourire revient. Merci d'avoir écrit cette chanson. Elle contribue à notre équilibre.
Et là, Isa et moi, on se parle de ce qu'on va faire à notre retour, aux sandwichs "toastés" qu'on va manger et à la sangria qu'on va boire au Ste-Éli. Tu le sais sûrement, mais quand on est loin, ce sont les petits détails du quotidien qui nous manquent le plus.
Je pourrais m'étendre longtemps sur chacune de tes chansons. La pudeur me retient ici, sur cet espace, de le faire. Mais sache que Les invectives joue en boucle présentement. Tout comme Imparfait. Bon, je sais bien qu'elle n'est pas de toi. Mais dans ta bouche, les mots prennent une couleur qui n'est pas celle de Bélanger.
Florilège
Ma vie est une série B mais ça me va.
Will you follow me.
Je vais t'aimer dans tous les sens.
Je serais revenue à la nage si je n'avais pas eu tant de bagages.
J'ai le coeur dans la tête.
Je vais t'embrasser à t'en faire perdre tes mots.
Y'a un frisson qui passe entre mes pieds et la terre.
L'amour est comme je le redoutais.
Ma tête est un bouclier mais ça me va.
Le vide, je vais le remplir de bons ou de mauvais souvenirs.
Une flamme ça fait des cendres. C'est pas dur à comprendre.
Je suis une étrangère, tu ne verras jamais ma mère.
Je pense avec mes peurs, j'aime selon mon horaire.
Ta lumière miroite sur l'âme des poètes.
Phare urbain des amours tourmentées.
La Nausée et l'Enfer, c'est toi.
Merci
On ne se connaît pas. Malgré tout, tu es là, avec Isabelle et moi, tous les jours. Aquanaute, Le coeur dans la tête, Tous les sens accompagnent nos soirées de travail interminable.
Depuis le début, j'ai toujours dit que ce que tu écrivais collait à ma vie, comme si tu me racontais. Encore aujourd'hui, c'est vrai. Et quand dans un moment de découragement, je mets Montréal à fond dans mon appartement de Tana, bien, le sourire revient. Merci d'avoir écrit cette chanson. Elle contribue à notre équilibre.
Et là, Isa et moi, on se parle de ce qu'on va faire à notre retour, aux sandwichs "toastés" qu'on va manger et à la sangria qu'on va boire au Ste-Éli. Tu le sais sûrement, mais quand on est loin, ce sont les petits détails du quotidien qui nous manquent le plus.
Je pourrais m'étendre longtemps sur chacune de tes chansons. La pudeur me retient ici, sur cet espace, de le faire. Mais sache que Les invectives joue en boucle présentement. Tout comme Imparfait. Bon, je sais bien qu'elle n'est pas de toi. Mais dans ta bouche, les mots prennent une couleur qui n'est pas celle de Bélanger.
Florilège
Ma vie est une série B mais ça me va.
Will you follow me.
Je vais t'aimer dans tous les sens.
Je serais revenue à la nage si je n'avais pas eu tant de bagages.
J'ai le coeur dans la tête.
Je vais t'embrasser à t'en faire perdre tes mots.
Y'a un frisson qui passe entre mes pieds et la terre.
L'amour est comme je le redoutais.
Ma tête est un bouclier mais ça me va.
Le vide, je vais le remplir de bons ou de mauvais souvenirs.
Une flamme ça fait des cendres. C'est pas dur à comprendre.
Je suis une étrangère, tu ne verras jamais ma mère.
Je pense avec mes peurs, j'aime selon mon horaire.
Ta lumière miroite sur l'âme des poètes.
Phare urbain des amours tourmentées.
La Nausée et l'Enfer, c'est toi.
Je veux tout, tout de suite et ici.
Merci
samedi 12 juillet 2008
À Montréal dans 32 jours
Chers lecteurs, je vous néglige depuis quelques temps. Je passe tellement de temps devant mon écran pour le boulot qu'une fois la journée terminée, j'ai juste envie d'aller faire autre chose (bon, il n'y a rien d'autre à faire à part manger au resto et boire dans les bars, mais ça, c'est une autre histoire!). Ça fait un petit bout que je ne vous ai pas écrit un vrai texte. Et malheureusement, ce ne sera pas aujourd'hui!
Pour ceux que ça intéresse, le premier "deadline" est passé et le travail est en retard. On n'a pas terminé... en date d'aujourd'hui. Je ne m'éterniserai donc pas ici et je vais retourner lire/corriger/éditer/revérifier/rerevérifier mes manuscrits. Le ton peut sonner péjoratif, mais c'est un métier que j'adore! C'est juste un peu (!) stressant dans les conditions auxquelles je suis soumise.
À mes anciens élèves, j'ai eu des nouvelles de vos résultats de production écrite du ministère...et on m'a dit que c'était une réussite pour la très, très grande majorité. Félicitations! Je vous l'avais dit que vous étiez capables.
Et à ceux qui ont suivi l'histoire, bien, je mets une croix sur l'Écosse... ça ne fonctionnera pas. Mais ça va :)
Pour ceux que ça intéresse, le premier "deadline" est passé et le travail est en retard. On n'a pas terminé... en date d'aujourd'hui. Je ne m'éterniserai donc pas ici et je vais retourner lire/corriger/éditer/revérifier/rerevérifier mes manuscrits. Le ton peut sonner péjoratif, mais c'est un métier que j'adore! C'est juste un peu (!) stressant dans les conditions auxquelles je suis soumise.
À mes anciens élèves, j'ai eu des nouvelles de vos résultats de production écrite du ministère...et on m'a dit que c'était une réussite pour la très, très grande majorité. Félicitations! Je vous l'avais dit que vous étiez capables.
Et à ceux qui ont suivi l'histoire, bien, je mets une croix sur l'Écosse... ça ne fonctionnera pas. Mais ça va :)
mercredi 9 juillet 2008
Bof...
Grisaille pseudo-pluvieuse intense et interminable sur Tana depuis deux jours...
Je m'ennuie de l'île Maurice...
Je trouve encore des petits grains de sable de temps en temps...
Je m'ennuie de l'île Maurice...
Je trouve encore des petits grains de sable de temps en temps...
vendredi 4 juillet 2008
Note à moi-même
C'est vraiment plate de ne pas avoir son appareil-photo à portée de main quand, à Madagascar, tu croises un Malagasy en vélo.....avec une tuque des Expos!
jeudi 3 juillet 2008
Drôle de semaine
Indeed!
C'est la semaine du "deadline" pour les premiers fascicules des manuels. On est jeudi et les rédacteurs sont encore en train de rédiger les dernières situations. S'ils n'ont pas terminé de rédiger, je ne peux pas éditer leur travail. Bien franchement, je commence à ne plus voir grand-chose, comme lorsque je corrigeais les dix dernières productions écrites de ma centaine de copies.
Pour ajouter à tout cela, les rédacteurs ont fait la grève hier....pendant une heure! Et je les comprends. Ils n'ont pas encore été payés et ils travaillent depuis le début de mai. C'était surréaliste comme expérience. Je ne peux rien dire, je suis juste là, prise entre l'arbre et l'écorce, et j'ai huit premières parties de manuels qui doivent être terminées pour demain.
La bière va être bonne vendredi soir!
Aussi, je viens d'apprendre que certaines de mes excellentes amies font maintenant partie du même projet que moi, je suis toute excitée!
Il faut chaud à Madagascar cette semaine, ça fait du bien. Je travaille et je ne deviens pas les doigts tout engourdis. Bon, ce n'est pas encore une température de maillot de bain (hum....l'Île Maurice....), mais je porte mes sandales et je suis bien.
J'ai commencé à compter les jours avant mon retour au Québec. Je ne serai pas là très longtemps et j'aurai dix millions de trucs à régler, mais j'ai hâte quand même.
C'est la semaine du "deadline" pour les premiers fascicules des manuels. On est jeudi et les rédacteurs sont encore en train de rédiger les dernières situations. S'ils n'ont pas terminé de rédiger, je ne peux pas éditer leur travail. Bien franchement, je commence à ne plus voir grand-chose, comme lorsque je corrigeais les dix dernières productions écrites de ma centaine de copies.
Pour ajouter à tout cela, les rédacteurs ont fait la grève hier....pendant une heure! Et je les comprends. Ils n'ont pas encore été payés et ils travaillent depuis le début de mai. C'était surréaliste comme expérience. Je ne peux rien dire, je suis juste là, prise entre l'arbre et l'écorce, et j'ai huit premières parties de manuels qui doivent être terminées pour demain.
La bière va être bonne vendredi soir!
Aussi, je viens d'apprendre que certaines de mes excellentes amies font maintenant partie du même projet que moi, je suis toute excitée!
Il faut chaud à Madagascar cette semaine, ça fait du bien. Je travaille et je ne deviens pas les doigts tout engourdis. Bon, ce n'est pas encore une température de maillot de bain (hum....l'Île Maurice....), mais je porte mes sandales et je suis bien.
J'ai commencé à compter les jours avant mon retour au Québec. Je ne serai pas là très longtemps et j'aurai dix millions de trucs à régler, mais j'ai hâte quand même.
lundi 30 juin 2008
Note à moi-même
C'est pas facile de faire disparaître le sable blanc et fin. Ça s'inscruste partout. Mais partout.
Retour en arrière: voyage à l'île Maurice
Blue Bay, au sud de l'île...c'est là que j'habitais.
À l'ouest de l'île, sous un vent à décoiffer...
L'île Maurice est le paradis sur terre. Mes impressions et souvenirs en vrac:
- L'eau de l'océan Indien est turquoise, claire et juste à la bonne température.
- Les plages sont en sable blanc extrêmement fin.
-La végétation est luxuriante. Il y a des fleurs, des palmiers, des arbres partout...mais vraiment partout!
- Les gens sont accueillants, chaleureux, éduqués et très sympathiques avec les touristes. Une chance, parce que le tourisme est le principal moteur de leur économie.
- C'est clairement un endroit de lune de miel et de retraite. Deux filles seules de moins de 30 ans détonnent sur la plage. Et attirent les imbéciles. Il y a aussi des imbéciles à Maurice. Mais bon, ça c'est international!
- La barrière de corail est des plus impressionnantes, surtout que 80% de sa superficie est en bonne santé.
- Nager dans l'eau avec des poissons tropicaux de toutes les couleurs tout autour de moi, c'est une expérience que je n'oublierai jamais. Jamais.
- Souper dans une famille indienne hyper-accueillante, c'est merveilleux. Manger le curry préparé par la grand-mère, c'est carrément inoubliable, d'autant plus qu'on mange sans ustensiles, avec nos mains. Une expérience marquante pour moi. Pierrot, faut vraiment aller en Inde, on va tripper fort!
- Passer une soirée en compagnie d'une douzaine de Mauriciens, c'est un souvenir magique.
- Visiter toute l'île du nord au sud en trois heures de voiture, ça me rappelle que le Québec est grand. Très grand.
- J'ai marché sur les berges rocailleuses de l'est de l'île. Avec absolument rien d'autre à l'horizon que de l'eau turquoise. Je n'oublierai jamais cette sensation d'être au bout du monde.
- J'ai bien gravé dans ma mémoire le fait suivant: en devenant propriétaire à l'île Maurice, on reçoit la résidence permanente. Il y a des idées qui me trottent en tête...
- Rouler sur une route à l'intérieur d'un champ de canne à sucre, c'est une expérience!
- Voir les gens conduire à droite aussi, c'est toute une expérience. Se tromper de côté quand on embarque dans une voiture, c'est une expérience gênante.
- Je vais bien trouver un moyen d'y retourner à l'automne...j'y ai des amis maintenant. Des amis avec des maisons de vacances à 3 minutes de marche de la plage...
Aucune des photos que j'ai prises ne rend les sensations éprouvées là-bas. Il va falloir que vous me croyiez sur parole.
Retour en arrière: avant le départ
Entre lundi soir et mercredi après-midi derniers, j'ai subi la pire gastro de toute ma vie. Je vous épargne les détails. Maman, je me suis sérieusement ennuyée de toi!
J'ai même pensé annuler le voyage à Maurice. Une chance que les antibiotiques gentiment prescrits par le médecin avant mon départ de Montréal ont fait effet à temps pour que je prenne l'avion.
Ah, les joies d'être malade en Afrique!
J'ai même pensé annuler le voyage à Maurice. Une chance que les antibiotiques gentiment prescrits par le médecin avant mon départ de Montréal ont fait effet à temps pour que je prenne l'avion.
Ah, les joies d'être malade en Afrique!
samedi 21 juin 2008
Des vacances en perspective
Je m'en vais en vacances. Je prends 4 jours de congé. J'amène mon ordinateur mais ce n'est que pour être certaine qu'il ne lui arrive rien. Je n'ai même pas l'intention de l'allumer, sauf peut-être pour passer le contrôle de l'aéroport.
Aujourd'hui, c'est ma 55e journée à Madagascar. Cinquante-cinq jours de travail de suite. Et quand on est à Madagascar et qu'on désire prendre des vacances, les choix qui s'offrent à nous sont assez différents des traditionnels tout-inclus du Mexique, de Cuba ou de la République Dominicaine. Non, ici, les vacances se prennent à l'île Maurice, à l'île de la Réunion, aux Seychelles, aux Comores... Et j'ai choisi l'île Maurice. Différentes raisons motivent ce choix: un, j'ai reçu une invitation, deux Mark Twain a écrit que l'île Maurice avait débord été créée par Dieu et qu'ensuite Il s'en était inspiré pour créer le Paradis et trois, c'est à tout juste un peu plus d'une heure de vol de Tana.
Quatre jours donc de soleil, de plage et de chaleur. Raj, notre hôte, a eu la gentillesse de nous inviter à utiliser la guest house qu'il possède au nord de cette île soi-disant paradisiaque. Il m'a même proposé de me laisser une voiture si je voulais. Devant mon regard que j'imagine paniqué, il m'a dit que les routes mauricienne étaient très semblables à celles de l'Amérique de nord et que lui non plus ne conduirait pas à Madagascar. Bon, ça me rassure un peu, mais je verrai bien rendue là-bas. Je me dis que j'ai bien fait d'apprendre à conduire manuel l'été dernier...
J'ai hâte à mercredi!
Aujourd'hui, c'est ma 55e journée à Madagascar. Cinquante-cinq jours de travail de suite. Et quand on est à Madagascar et qu'on désire prendre des vacances, les choix qui s'offrent à nous sont assez différents des traditionnels tout-inclus du Mexique, de Cuba ou de la République Dominicaine. Non, ici, les vacances se prennent à l'île Maurice, à l'île de la Réunion, aux Seychelles, aux Comores... Et j'ai choisi l'île Maurice. Différentes raisons motivent ce choix: un, j'ai reçu une invitation, deux Mark Twain a écrit que l'île Maurice avait débord été créée par Dieu et qu'ensuite Il s'en était inspiré pour créer le Paradis et trois, c'est à tout juste un peu plus d'une heure de vol de Tana.
Quatre jours donc de soleil, de plage et de chaleur. Raj, notre hôte, a eu la gentillesse de nous inviter à utiliser la guest house qu'il possède au nord de cette île soi-disant paradisiaque. Il m'a même proposé de me laisser une voiture si je voulais. Devant mon regard que j'imagine paniqué, il m'a dit que les routes mauricienne étaient très semblables à celles de l'Amérique de nord et que lui non plus ne conduirait pas à Madagascar. Bon, ça me rassure un peu, mais je verrai bien rendue là-bas. Je me dis que j'ai bien fait d'apprendre à conduire manuel l'été dernier...
J'ai hâte à mercredi!
samedi 14 juin 2008
Le foot et fraternité entre expatriés
Hier soir, au KUDETA, il y avait transmission sur les écrans géants du match opposant la France aux Pays-Bas dans le cadre de l'Euro 2008.
Dans le bar, une vingtaine d'Hollandais habillés d'orange crient et sautent alors qu'une vingtaine de Français, dont un aux cheveux teints en bleu, ont la mine basse et le regard piteux au fond de leur pinte de bière blonde.
Et il y a les autres, ceux qui ne sont pas nationalement concernés. Une vingtaine d'expatriés de tous les coins du monde, qui regardent, le sourire en coin, la déception et la liesse, le désespoir et le bonheur inatendu.
Le match terminé, la musique est repartie, les verres se sont remplis et les différends nationaux se sont évanouis. Nous n'étions plus qu'une cinquantaine d'hommes surtout, de femmes, très peu, loin de la maison qui avaient envie d'un peu de bon temps après une semaine de travail trop chargée et des heures de sommeil écourtées.
Qu'ils soient de l'Écosse, de l'Australie, de la Hollande, de la France, de l'Espagne, de l'Afrique du Sud, du Québec, des États-Unis, de la Belgique, de la Grande-Bretagne, de la Suisse ou du Liban; qu'ils soient ingénieurs, photographes, médecins, managers, journalistes, financiers, sculpteurs ou éducateurs, tous cherchaient un espace-temps où la fraternité est telle que jamais je n'aurais pensé la rencontrer.
Et c'est à Madagascar que je l'ai trouvée.
Dans le bar, une vingtaine d'Hollandais habillés d'orange crient et sautent alors qu'une vingtaine de Français, dont un aux cheveux teints en bleu, ont la mine basse et le regard piteux au fond de leur pinte de bière blonde.
Et il y a les autres, ceux qui ne sont pas nationalement concernés. Une vingtaine d'expatriés de tous les coins du monde, qui regardent, le sourire en coin, la déception et la liesse, le désespoir et le bonheur inatendu.
Le match terminé, la musique est repartie, les verres se sont remplis et les différends nationaux se sont évanouis. Nous n'étions plus qu'une cinquantaine d'hommes surtout, de femmes, très peu, loin de la maison qui avaient envie d'un peu de bon temps après une semaine de travail trop chargée et des heures de sommeil écourtées.
Qu'ils soient de l'Écosse, de l'Australie, de la Hollande, de la France, de l'Espagne, de l'Afrique du Sud, du Québec, des États-Unis, de la Belgique, de la Grande-Bretagne, de la Suisse ou du Liban; qu'ils soient ingénieurs, photographes, médecins, managers, journalistes, financiers, sculpteurs ou éducateurs, tous cherchaient un espace-temps où la fraternité est telle que jamais je n'aurais pensé la rencontrer.
Et c'est à Madagascar que je l'ai trouvée.
Match de foot
Dimanche dernier j'ai assisté à mon premier match de foot professionnel. C'était drôle.
Les Barea de Madagascar affrontaient les Éléphants de la Côte-D'Ivoire. L'équipe la plus forte de l'Afrique, m'a-t-on dit.
Des joueurs de 5'5 contre des joueurs de 6'2. Imaginez la partie. Imaginez quand le ballon était frappé avec la tête.
Contre toute attente, les Barea n'ont pas été anéantis. La partie s'est terminée sur une nulle.
Les Malagasy étaient fiers. Un peu déçus, mais fiers de cette non-défaite.
Madagascar abrite des gens d'une grande fierté.
vendredi 6 juin 2008
Le retour du soleil
Cette semaine il fait beau à Madagascar. Je ne peux pas en toute franchise écrire qu'il fait chaud, mais il fait assez chaud pour aller travailler sans mon foulard autour du cou et sans me geler les pieds dans mes sandales, maudissant le jour où j'ai retiré de ma valise mes souliers fermés. Mais surout, j'ai résolu mon problème de café.
Je vous raconte le problème du café.
À Montréal, le matin, je bois un café, des fois deux, avant de quitter la maison. Une fois rendue au travail, j'en bois au moins un autre au cours de l'avant-midi, des fois deux. Ces cafés bus au travail, je les achetais régulièrement au Tim, au Starbuck, au Presse-Café, etc. Eh bien, depuis le 28 avril, les cafés pour emporter ont disparu de ma vie parce que ça n'existe tout simplement pas à Madagascar.
Vous imaginez la tête que j'avais le matin? Les deux premières semaines passées à l'hôtel à travailler sur la préparation allaient; je m'en commandais un et le problème était réglé. Mais depuis que je travaille avec mes auteurs et que je ne passe plus mes journées dans un hôtel, je sens le manque de caféine. Or, la semaine dernière, je me suis acheté un thermos! Oui, oui, un beau thermos d'enfant, bleu et vert (celui d'Isabelle est orange et mauve), qui a une capacité suffisante pour deux agréables tasses de café que je bois entre 9h et 11h. Ah oui, j'ai encore fait rire les Malagasy, qui trouvent le principe comique. Mais bon, je m'en fous!!!! Je peux maintenant boire mon café en corrigeant des manuscrits, en reformulant des questions et en supervisant le travail d'une douzaine de personnes.
La vita è bella!
Je vous raconte le problème du café.
À Montréal, le matin, je bois un café, des fois deux, avant de quitter la maison. Une fois rendue au travail, j'en bois au moins un autre au cours de l'avant-midi, des fois deux. Ces cafés bus au travail, je les achetais régulièrement au Tim, au Starbuck, au Presse-Café, etc. Eh bien, depuis le 28 avril, les cafés pour emporter ont disparu de ma vie parce que ça n'existe tout simplement pas à Madagascar.
Vous imaginez la tête que j'avais le matin? Les deux premières semaines passées à l'hôtel à travailler sur la préparation allaient; je m'en commandais un et le problème était réglé. Mais depuis que je travaille avec mes auteurs et que je ne passe plus mes journées dans un hôtel, je sens le manque de caféine. Or, la semaine dernière, je me suis acheté un thermos! Oui, oui, un beau thermos d'enfant, bleu et vert (celui d'Isabelle est orange et mauve), qui a une capacité suffisante pour deux agréables tasses de café que je bois entre 9h et 11h. Ah oui, j'ai encore fait rire les Malagasy, qui trouvent le principe comique. Mais bon, je m'en fous!!!! Je peux maintenant boire mon café en corrigeant des manuscrits, en reformulant des questions et en supervisant le travail d'une douzaine de personnes.
La vita è bella!
lundi 2 juin 2008
Nightlife
On ne peut pas dire de la ville de Tana qu'elle est une couche-tard. En effet, dès que la nuit tombe, à 18h au plus tard, on trouve très peu de Malagasy à l'extérieur. Les endroits où passer la soirée sont donc limités. Il ne faut pas perdre de vue que pour un Malagsy, se payer une bière à 3000 ou à 4000 Ariary dans un bar est hors de prix quand on sait qu'un salaire de fonctionnaire tourne autour de 70 000 Ar par mois. Conséquemment, une fois que l'on ne se considère plus comme touriste et que l'on cherche à s'établir une petite routine de vie, bien, il faut chercher un peu. Et c'est chez les expatriés que j'ai trouvé! Après un peu plus d'un mois, j'ai découvert quelques endroits sympathiques. Les locaux y sont malheureusement pratiquement absents et les Français y abondent, mais bon, il faut faire avec ce que l'on a!
Samedi soir donc, après un souper dans un resto d'expats, nous sommes sortis dans un bar d'expats. C'est le bar du Carlton, anciennement un Hilton, qui a accueilli notre quatuor universitaire déterminé à fêter après une semaine interminable de travail. Le Kudeta (c'est le nom du bar!) fut une découverte.
Entre 22h30 et minuit, il y avait une grande quantité de gens d'origine indienne. Plusieurs Indiens vivent ici et ça a l'air que le samedi soir, ceux qui en ont les moyens se tiennent au Kudeta. Le décor est lounge, la musique arabisante et les projections vidéo, directement tirées de Bollywood! La faune multicolore et internationale était assise et buvait, la soirée s'annonçait bien, mais ordinaire.
Un peu après minuit, ce fut le choc: je me sentis dans un bar du plateau (genre le Sergent recruteur, le Boudoir ou Baptiste) back in the days quand c'était fumeur! C'était blanc, c'était francophone et ça se mit à danser au son des Rita Mitsouko (demande spéciale d'Isa), de Nirvana (demande spéciale de moi-même!), de Pink Floyd, de Mika, des White Stripe, de Madonna, d'Oasis... en somme, difficile de ne pas se sentir à la maison!
On a rencontré des gens qui demeurent ici depuis 5 ans, 10 ans, 20 ans... tous aiment la ville, tous vivent dans une sorte de cocon où les chauffeurs, les écoles privées, les maisons secondaires sur la plage et les voyages réguliers font partie de leur quotidien. Et la fin de semaine, ils se retrouvent pour fêter. Dans un monde qui leur appartient. Je manque peut-être d'ouverture, mais je dois dire que je me suis sentie beaucoup plus à l'aise dans ce bar d'hôtel que dans les autres clubs plus locaux où je suis allée. Car dans les clubs Malagsy, ce qu'on y retrouve, ce sont de vieux touristes blancs et de jeunes Malagasy trop dévêtues. Le malaise est grand. Samedi soir au Kudeta, il n'y avait pas de malaise. J'étais, un peu, à la maison...moi que me suis tant ennuyée cette semaine.
samedi 31 mai 2008
Bonne nouvelle!
Je n'aurai pas à déménager, yé! Nous pouvons rester dans l'appartement jusqu'à la fin de notre séjour. Ça enlève un stress, parce qu'on allait être obligées de retourner à l'hôtel pour 20 jours. Et là, on n'a pas besoin de bouger nos valises et incidemment, tous les produits alimentaires achetés (huile, sauce soya, confitures, etc.) qu'on voyait mal entreposer dans une chambre d'hôtel.
C'est la bonne nouvelle de la journée!
C'est la bonne nouvelle de la journée!
mercredi 28 mai 2008
Note à moi-même
À 10 000 km de chez soi, quand on gèle et qu'on s'ennuie...ben on travaille encore plus fort!
dimanche 25 mai 2008
Expériences multiples
Je n'ai pas été très active les derniers jours sur ce blogue. Je suis occupée d'une façon assez effrayante. Le sentiment d'urgence de production des manuels se ressent chez tous les intervenants. Malgré les heures très nombreuses, tout se passe bien. Les loisirs sont assez limités ici; il est un peu risqué de sortir le soir. Alors, à moins d'aller au restaurant et de revenir en taxi, Isabelle et moi restons à l'appartement pour travailler. Toujours par rapport au travail, la possibilité de passer l'automne ici se précise de plus en plus. Il y a de nouveaux contrats à négocier entre Montréal et Madagascar, mais il semblerait bien qu'après de courtes vacances à la maison je reviendrai ici pour un autre trois mois. J'ai hâte que le tout se confirme, car cela aura des répercussions sur certains de mes plans (là, vite vite, je pense à mon mémoire de maîtrise...), mais je reviendrai, c'est sûr. L'expérience est trop exceptionnelle pour que je ne la vive pas à fond. De plus, depuis que je suis ici, je reçois tout plein d'offres de différentes personnes pour lorsque je serai revenue à Montréal. Je savais que je faisais le bon choix en quittant ce printemps!
Sinon, cette semaine, nos auteurs ont terminé de rédiger leur première situation complète (l'équivalent de 4 pages de manuel). À la suite de cela, nous avons évalué les gens et en avons congédié quelques-uns qui ne correspondaient pas au profil recherché. Ce fut une expérience assez difficile, car je n'ai clairement pas l'habitude de congédier des employés! J'ai d'ailleurs été le témoin impuissant d'une situation complètement injuste, mais je ne la raconterais pas ici, car elle implique des dirigeants Malagasy et je ne voudrais pas que cela pose de problèmes. Je raconterai l'histoire en privé à ceux que ça intéresse.
Le fin de semaine dernière nous avons tout de même pris quelques heures pour aller visiter une réserve de lémuriens. Les photos que vous voyez ont été prises là-bas. Les lumériens ressemblent à une sorte de croisement entre un singe et un chat. Ils ne sont pas farouches, ceux de la réserve sont habitués aux touristes, et lorsque que les gens de la réserve arrivent avec les plats de fruits qui composent leurs repas, les lémuriens débarquent de leurs petites forêts de bambous et surgissent tout autour de nous. On a eu droit à la visite d'un maki, celui avec la queue rayée noir et blanc, à moins de 2 pieds de nous. C'était assez impressionnant! Aussi, l'endroit est très joli, avec plein de bambous, de fleurs et de végétaux divers et très exotiques pour la fille de Montréal que je suis. Un peu d'informations pour les curieux: il existe plusieurs sortes de lémuriens. L'emblème de Madagascar est le Maki (gris à la queue rayée). En outre, on retrouve le lémurien danseur (blanc et brun, comme sur la photo) avec ses très longues jambes qui lui permettent de sauter d'arbre en arbre. Aussi, il existe le lémurien-bambou qui se nourrit de pousses de bambou, contrairement aux autres qui ne mangent que des fruits. Il existe également le lémurien brun (qui n'a rien de particulier!) et le lémurien nocturne qui est minuscule (on peut en mettre deux dans la paume de notre main) et que j'ai vu en cage, car sinon, les employés de la réserve les perdent tellement ils sont petits. Pour ceux qui ont vu le film "Madagascar", le petit lémurien qui pleure tout le temps, c'est un lémurien nocturne.
On commence à être connues dans notre quartier, c'est agréable. Les gens nous saluent et ne nous pointent plus nécessairement du doigt, ça fait du bien! Bon, je continue de passer pour une Italienne, mais ça....je ne peux rien y faire!
Dans les derniers jours, c'était la fête de plein de gens que j'aime et je me rattrape ici en leur souhaitant, en retard pour la plupart, un très joyeux anniversaire:
Bonne fête Laurie!
Bonne fête Milan!
Bonne fête Sylvie ( mon amie)!
Bonne fête Sylvie (ma tante)!
J'essaye de vous tenir au courant plus souvent cette semaine!
vendredi 16 mai 2008
Chronique culinaire en vrac
Vous connaissez tous ma passion pour la nourriture (duh!). Voici mes impressions:
- Les avocats sont énormes. Vraiment. Plus gros que des mangues. Cependant, ils ne sont pas très bons. Une sorte de goût difficilement identifiable. Ils ont tous fini à la poubelle jusqu'à maintenant.
- Il y a une marque de produits, TIKO, qui appartient au président de Madagascar (oui, oui, le nombre de jeux de mots possible est infini!). Ce n'est pas cher, mais c'est souvent pas très bon non plus. Présentement, j'ai en tête la crème glacée qui, à part goûter le sirop de maïs, n'est pas satisfaisante.
- Toujours dans les ratés culinaires, j'ai acheté hier soir, pleine de bonne volonté pour contribuer à l'économie locale, une bouteille de vin local. Erreur. Je n'ai pas fini mon verre. J'ai vidé la bouteille dans l'évier. C'est tout dire. Une chance qu'Isabelle a une grosse bouteille de "Tums" avec elle.
- Le chocolat local: écoeurant! Rien d'autre à dire....Gen, tu capoterais!
- Le café: un des meilleurs auquel j'ai goûté, toujours de production locale.
- En ce qui concerne le pain, on trouve de tout, du pire au meilleur. Par chance, juste en-dessous de notre appartement, il y a un petit monsieur (ici, tout le monde est minuscule, ce n'est pas juste une expression!) qui en vend de l'excellent. On l'achète le matin pour déjeuner.
- J'ai goûté au zébu. C'est un genre de boeuf. Le goût est semblable, mais un peu plus prononcé et un tantinet plus filamenteux. Bien apprêté, c'est excellent.
- Le foie gras. Un party dans ma bouche au minimum une fois par semaine. Surtout que c'est presque donné ici, car il est produit localement. Par exemple, l'autre soir, j'ai mangé une entrée de foie gras, un plat principal de magret de canard confit, bu du vin, un digestif et de l'eau embouteillée pour un raisonnable total de 29$.
- Au chapitre de la boisson, je dois souligner l'excellence du rhum arrangé. Grosso modo, ils font macérer des fruits dans du rhum brun. Mais c'est surtout très bon. Pierre, on va se mettre au rhum aux litchis à mon retour, tu vas tripper! (Mais je dois apprendre à le faire avant....ils ne veulent pas me donner la recette, mais je ne désespère pas, je finirai bien par savoir).
- Peut-être hors contexte, mais j'ai commencé à manger de la laitue. Je ris chaque fois que je la lave à l'eau de javel. Oui, oui, je lave ma laitue à l'eau de javel. Suis-je la seule à trouver ça drôle? Au moins, ça ne goûte pas!
- Les oranges sont pas mal amères, très peu sucrées. Ce sont les tomates qui sont sucrées. Je suis surprise à chaque fois.
- Eh que le fromage de chèvre est bon! Vraiment. J'en mange tous les matins. Des fois le soir aussi.
-Les pots de sauce tomate préparée pour les pâtes sont minuscules. Je ne sais pas trop ce que les Malagasy font avec ça, mais l'autre soir, il nous en a fallu deux à Isabelle et moi pour se faire un souper de pâtes sans restants...là aussi j'ai bien ri.
Voilà, c'étaient mes impressions culinaires après 18 jours dans ce magnifique pays.
Laissez-moi des commentaires, j'aime ça avoir des clins d'oeil et des petits mots. Même si vous n'avez pas de compte gmail, utilisez la fonction "anonyme" et identifiez-vous dans le bas...
Veloma! (prononcez [vélouma] et ça veut dire "à bientôt" ou "au revoir")
- Les avocats sont énormes. Vraiment. Plus gros que des mangues. Cependant, ils ne sont pas très bons. Une sorte de goût difficilement identifiable. Ils ont tous fini à la poubelle jusqu'à maintenant.
- Il y a une marque de produits, TIKO, qui appartient au président de Madagascar (oui, oui, le nombre de jeux de mots possible est infini!). Ce n'est pas cher, mais c'est souvent pas très bon non plus. Présentement, j'ai en tête la crème glacée qui, à part goûter le sirop de maïs, n'est pas satisfaisante.
- Toujours dans les ratés culinaires, j'ai acheté hier soir, pleine de bonne volonté pour contribuer à l'économie locale, une bouteille de vin local. Erreur. Je n'ai pas fini mon verre. J'ai vidé la bouteille dans l'évier. C'est tout dire. Une chance qu'Isabelle a une grosse bouteille de "Tums" avec elle.
- Le chocolat local: écoeurant! Rien d'autre à dire....Gen, tu capoterais!
- Le café: un des meilleurs auquel j'ai goûté, toujours de production locale.
- En ce qui concerne le pain, on trouve de tout, du pire au meilleur. Par chance, juste en-dessous de notre appartement, il y a un petit monsieur (ici, tout le monde est minuscule, ce n'est pas juste une expression!) qui en vend de l'excellent. On l'achète le matin pour déjeuner.
- J'ai goûté au zébu. C'est un genre de boeuf. Le goût est semblable, mais un peu plus prononcé et un tantinet plus filamenteux. Bien apprêté, c'est excellent.
- Le foie gras. Un party dans ma bouche au minimum une fois par semaine. Surtout que c'est presque donné ici, car il est produit localement. Par exemple, l'autre soir, j'ai mangé une entrée de foie gras, un plat principal de magret de canard confit, bu du vin, un digestif et de l'eau embouteillée pour un raisonnable total de 29$.
- Au chapitre de la boisson, je dois souligner l'excellence du rhum arrangé. Grosso modo, ils font macérer des fruits dans du rhum brun. Mais c'est surtout très bon. Pierre, on va se mettre au rhum aux litchis à mon retour, tu vas tripper! (Mais je dois apprendre à le faire avant....ils ne veulent pas me donner la recette, mais je ne désespère pas, je finirai bien par savoir).
- Peut-être hors contexte, mais j'ai commencé à manger de la laitue. Je ris chaque fois que je la lave à l'eau de javel. Oui, oui, je lave ma laitue à l'eau de javel. Suis-je la seule à trouver ça drôle? Au moins, ça ne goûte pas!
- Les oranges sont pas mal amères, très peu sucrées. Ce sont les tomates qui sont sucrées. Je suis surprise à chaque fois.
- Eh que le fromage de chèvre est bon! Vraiment. J'en mange tous les matins. Des fois le soir aussi.
-Les pots de sauce tomate préparée pour les pâtes sont minuscules. Je ne sais pas trop ce que les Malagasy font avec ça, mais l'autre soir, il nous en a fallu deux à Isabelle et moi pour se faire un souper de pâtes sans restants...là aussi j'ai bien ri.
Voilà, c'étaient mes impressions culinaires après 18 jours dans ce magnifique pays.
Laissez-moi des commentaires, j'aime ça avoir des clins d'oeil et des petits mots. Même si vous n'avez pas de compte gmail, utilisez la fonction "anonyme" et identifiez-vous dans le bas...
Veloma! (prononcez [vélouma] et ça veut dire "à bientôt" ou "au revoir")
mercredi 14 mai 2008
Une magnifique journée
Comme ma journée a été exceptionnelle! Mes quatre équipes d'auteurs ont commencé à écrire, tranquillement, un petit pas à la fois. Tout n'est pas encore clair, les concepts ne sont pas maîtrisés, mais malgré tout, j'ai vu poindre aujourd'hui des manuels. Quel plaisir ai-je eu à circuler parmi eux, à répondre à leurs questions, à calmer les angoisses qui naissent, à les féliciter pour tout le travail accompli au cours des deux derniers jours.
Une file de taxis sur "l'Avenue de l'indépendance", la plus grande artère commerciale, piétonnière et routière de Tana
Toujours "Avenue de l'indépendance" avec la haute-ville à l'horizon.
J'ai découvert un bonheur complet dans cet accompagnement. Ces gens que je supervise sont issus de multiples horizons: certains sont enseignants, directeurs d'école, professeurs d'université, d'autres sortent tout juste de l'École Normale Supérieure ou sont sans emploi depuis la fin de leurs études en lettres ou en linguistique. La variété est immense, les champs d'intérêts multiples, mais une constante demeure: ils aimeraient bien que leur système d'éducation soit de meilleure qualité. L'un deux, Emmanuel, m'a remercié d'avoir mis ma vie au Québec sur pause pour venir les aider. Emmanuel est directeur d'école primaire depuis 30 ans. Il va bientôt prendre sa retraite et pourtant, il est là depuis deux jours à se faire parler de constructivisme, de cognition située et de chaîne éditoriale. Je bouscule tout ce qu'il connaît. Je lui ai dit que de faire remplir des textes à trous aux élèves n'était peut-être pas le meilleur moyen de leur enseigner une langue. Il a voulu en savoir davantage.
Ils veulent savoir, apprendre, connaître. Ces auteurs ont compris qu'ils sont un maillon dans la chaîne qui les mènera plus haut. Qui poussera le pays à se développer et à prendre la place qu'il mérite dans le monde. Ils le font pour le bien commun, pour leurs enfants, leurs frères et soeurs, leurs petits-enfants.
Travailler avec eux est l'expérience la plus motivante de ma vie. Améliorer le monde, un geste à la fois, me semble aujourd'hui possible. Qui aurait cru qu'Amélie-la-cynique se remettrait à rêver? Pas moi!
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Quelques photos de la ville...
Une file de taxis sur "l'Avenue de l'indépendance", la plus grande artère commerciale, piétonnière et routière de Tana
Un commerce de thé froid à l'entrée d'un petit jardin public de la ville
Toujours "Avenue de l'indépendance" avec la haute-ville à l'horizon.
mardi 13 mai 2008
Développements
Que de développements depuis quelques jours!
Une grande partie de l'équipe de la mission est arrivée à Tana et quelques problèmes auxquels nous faisions face relativement à l'écriture des manuels se règlent. Bon, il en reste, mais on va y arriver!
Aujourd'hui, nous avons rencontré nos auteurs. Ils sont 35 et la plupart semblent très motivés et ça a été une rencontre très agréable. Demain, ils commenceront à rédiger. J'ai hâte!
Sur une note plus personnelle, Isabelle et moi avons déménagé samedi dernier. L'appartement est peu équipé, mais grand. Cependant, nous y serons tout de même plus confortables pour travailler que dans une petite chambre d'hôtel. J'ai enfin la possibilité de connaître davantage les gens de la place, de les voir dans leur vie quotidienne. C'est motivant à travailler encore plus fort pour tenter de régler certains problèmes nationaux.
Je n'ai pas beaucoup de temps pour écrire présentement, nous nous apprêtons à aller souper. Je continuerai plus tard...ou demain!
jeudi 8 mai 2008
Technologie Malagasy
Au cours des derniers jours, j'ai eu besoin de nouveaux outils de travail plus performants. Je suis donc maintenant l'heureuse propriétaire d'un téléphone cellulaire acquis au surprenant coût de 15 ooo Ariary (10$) et comprenant l'appareil, la puce et environ 4 heures de temps d'antenne. À 7 Ariary (0,5 sou) la minute pour les appels locaux, on peut dire que ce n'est pas cher!
De plus, étant donné que nous quittons l'hôtel samedi pour notre nouvel appartement, nous avons dû trouver une solution au problème de l'Internet. En effet, à l'hôtel, nous utilisons le réseau sans-fil, mais rien n'est disponible là où nous déménageons. J'ai donc trouvé et acheté une sorte de petit modem sans-fil portatif (voir la photo) qui transmet et reçoit l'information à raison de 394 Kbps. Ce n'est pas ce qui existe de plus rapide dans le monde, mais c'est le plus efficace disponible à Antananarivo présentement. Le prix d'achat est tout simplement exhorbitant: 420 000 Ariary (280$) et 20 000 Ariary (13$) pour 4 heures de navigation. Les Malagasy capables de s'offrir un tel système, vous vous en doutez bien, sont rarissimes. Même pour nous, avec nos salaires occidentaux, c'est un objet de luxe. Une chance que j'ai un compte de dépenses! Et je ne vous raconte pas nos péripéties pour nous procurer le dit "machin" annoncé à grands renforts de publicités partout dans la ville mais curieusement vendu nulle part...heureusement que notre chauffeur connaît Tana comme le fond de sa poche!
Au retour, j'installe le tout et surprise (non pas "surprise", je n'étais pas VRAIMENT surprise), ça ne fonctionne pas. L'installation est bien faite, j'en suis certaine, mais le serveur à distance me dit que mon nom d'usager/mot de passe ne sont pas valides. Ma réaction: "ils n'ont jamais vu ça une Québécoise pas contente!? Ben c'est pour aujourd'hui!". Finalement, de retour à l'agence qui vend le bidule, la dame au comptoir des réclamations a bien vu à mon non-verbal que "la madame était pas contente". Un patron arrive et je sais que c'est un patron, car vous auriez dû voir son non-verbal quand la dame lui a expliqué (en malagasy bien sûr alors je ne comprends rien) le problème. Ce n'était clairement pas dans sa définition de tâche! Il s'approche tout de même et d'un air carrément condescendant me dit que c'est super facile à installer. Bon, je ne me suis pas vue, mais je parierais un 10$ que je lui ai fait une face de prof, du genre "Change d'attitude jeune homme, tu n'aides pas ton cas". Il a été pas mal plus agréable par après. Le problème était vraiment une niaiserie, mais une niaiserie qui n'était écrite NULLE PART, parce qu'évidemment, avant de me fâcher, j'ai TOUT lu. Grosso modo, je devais ajouter "@moov.mg" après mon nom d'utilisateur. Lorsque je signale au monsieur que ce n'est pas écrit dans le livret d'instructions ni sur le site ni dans la section FAQ, il me répond: "oui, c'est vrai, faudrait peut-être l'ajouter..." Euh...faudrait!
Hier, sur Tana, c'était le déluge...aujourd'hui, il fait beau soleil!
Choc culturel (2e partie)
Un court billet aujourd'hui, vous aurez compris que j'ai commencé à travailler sérieusement et que je suis débordée, concernant certaines choses qui me font réagir.
Ici, les titres de fonctions des employés du minitère de l'Éducation ne me disent absolument RIEN. Quand un interlocuteur se présente, il se nomme et donne son titre, mais je ne sais jamais si je m'adresse à un employé ou un cadre. J'ai cependant développé une stratégie au cours des derniers jours: si l'homme porte une cravate, c'est un patron sinon, c'est un employé. Je suis toujours à la recherche d'une stratégie pour les femmes...
Les postes importants ne semblent pas attribués au regard des compétences de la personne, mais plutôt comme cadeau politique...ça crée de drôles de situations lorsque les sujets de réunions deviennent très techniques.
Regarder les nouvelles en malagasy, c'est vachement drôle! Je comprends maintenant toute l'importance des images qui accompagnent les reportages et surtout, que souvent, les images ne sont d'aucune aide pour comprendre ce qui se passe! Le réseau de nouvelles local pourrait certainement bénéficier de quelques cours de traitement de l'image...
Ici, les titres de fonctions des employés du minitère de l'Éducation ne me disent absolument RIEN. Quand un interlocuteur se présente, il se nomme et donne son titre, mais je ne sais jamais si je m'adresse à un employé ou un cadre. J'ai cependant développé une stratégie au cours des derniers jours: si l'homme porte une cravate, c'est un patron sinon, c'est un employé. Je suis toujours à la recherche d'une stratégie pour les femmes...
Les postes importants ne semblent pas attribués au regard des compétences de la personne, mais plutôt comme cadeau politique...ça crée de drôles de situations lorsque les sujets de réunions deviennent très techniques.
Regarder les nouvelles en malagasy, c'est vachement drôle! Je comprends maintenant toute l'importance des images qui accompagnent les reportages et surtout, que souvent, les images ne sont d'aucune aide pour comprendre ce qui se passe! Le réseau de nouvelles local pourrait certainement bénéficier de quelques cours de traitement de l'image...
dimanche 4 mai 2008
Drôles d'histoires et histoires drôles (1re partie)
Depuis mon arrivée, j'ai constaté avec étonnement les choses suivantes:
- Les noms de rues indiqués sur les pancartes et sur les cartes de la ville ne sont pas nécessairement les mêmes. Par exemple, sur la pancarte, c'est indiqué "Avenue de l'indépendance" et sur la carte achetée au bureau du tourisme, c'est écrit "Avenue du 26 juin 1960". Difficile de se repérer...
- Plusieurs vendeurs ambulants proposent des étampes de toutes sortes: des paysages, des bonshommes, des animaux, etc. Que font les gens avec toutes ces étampes? Je n'ai toujours pas trouvé la réponse à cette mystérieuse question...
- D'autres vendeurs ambulants proposent pour 50 Ariary (environ 3 cents) de vous peser sur leur balance. Chaque fois que je passe, ils aimeraient bien que je me pèse: ils m'appellent en disant: "costaude, madame, costaude"...
- Dans une petite échoppe de sandales de cuir locales que je trouvais très belles, la vendeuse ne croyait pas que je chaussais du 43 (l'équivalent européen du 11). Elle m'a dit que ça ne se pouvait pas, que les femmes n'avaient pas les pieds aussi grands. Surprise! J'ai insisté et elle m'a proposé de demander à l'artisan de m'en faire une paire sur mesure...
- En se promenant autour du lac au centre de la ville au bord duquel de nombreux sans-abri dorment, notre chauffeur nous dit de ne pas marcher dans le gazon à cause des mines. Je me mets à paniquer parce que j'imagine des mines antipersonnel et je me vois exploser. Devant ma réaction qu'il perçoit démesurée, il nous explique que les mines, ce sont en fait "les cacas des gens qui n'ont pas de maison"... Fallait être un peu plus clair!
- Au détour d'une rue, j'entre dans une des rarissimes librairies de Tana. Je me promène dans le rayon des romans et je tombe sur "Les filles de Caleb" d'Arlette Cousture...ça pourrait expliquer pourquoi les gens ici s'imaginent que nous vivons dans des cabanes au fond du bois... Je ne n'aurais jamais pensé qu'Émilie Bordeleau et Ovila Pronovost se retrouvaient aussi loin de chez eux!
- Dans un restaurant assez chic, clairement fréquenté par la haute et les touristes, nous avons "subi" pendant environ quatre heures le MÊME cd de Céline Dion, celui où elle chante les chansons de Jean-Jacques Goldman...il était sur "repeat"... je pense que je vais leur préparer une petite compilation, question d'ouvrir leurs horizons.
- Lors de notre périple au grand marché de vendredi, une femme nous propose d'acheter des brochettes que ce qui semblait être des coquerelles géantes... elle n'a pas pu confirmer, son français étant extrêmement limité, mais elle a répété au moins 15 fois: "très bon, madame, très bon, vous acheter". Euh...non merci! Je suis prête à bien des choses, mais là....non!
- Toujours dans la rue, je remarque des hommes qui se promènent avec ce qu'on dirait être de grosses poubelles bleues. Je demande, toute naïve, ce qu'ils transportent là-dedans. On m'a répondu que c'était de l'eau qu'ils amenaient chez eux. Ça fait apprécier l'eau courante un peu plus...
- De jeunes garçons essayent de nous vendre ce qu'ils appellent: "du parfum, madame, pour vous sentir bon, pas cher, madame". Dans leurs mains se trouvent des canettes de "pousche-pousche" Glad pour la salle de bain. Ah! fraîche odeur de Glad No 5...
- D'autres jeunes garçons tentent de nous vendre des journaux depuis mercredi dernier. Principal hic, c'est toujours le MÊME journal qu'ils ont entre les mains et il date du mois de mars...
- Dans la seule autre librairie que j'ai trouvée dans la ville, une librairie spécialisée en livres scolaires, j'ai vu sur les tablettes un bouquin rempli d'une pertinence inouïe pour les Malagasy: "Les Amérindiens en Nouvelle-France". Chantal, j'ai failli te l'acheter!
- Depuis longtemps, j'entends dire que les toilettes dans l'hémisphère sud "flushent" dans le sens contraire des nôtres. Je m'étais préparée à observer ce phénomène déconcertant. Erreur, l'eau ne tourne pas, elle sort de tout le tour de la cuvette par le haut, comme une chute...c'est impressionnant la première fois.
-Au marché, en plein-air et au gros soleil je précise, j'ai vu des vendeurs de cartouches d'encre pour les imprimantes...je doute un peu de la qualité de l'encre qui s'y trouve.
- Au restaurant de l'hôtel, je me commande un midi un "club sandwich". Lorsque le plat arrive, je me rends compte qu'il s'agit en fait d'un sandwich au jambon et aux oeufs à trois étages. Comme quoi tout n'est pas universel...
- Hier, je suis sortie dans un "night-club" avec d'autres clients de l'hôtel (mais pas avec le touriste sexuel dégueulasse, rassurez-vous!) et à l'entrée, on ne paye pas de "cover charge", non, il faut plutôt payer d'avance nos consommations. Il faut donc prévoir le nombre de bières que l'on boira et le portier (grand, noir et baraqué, ça c'est plutôt universel) remet un ticket avec ce que l'on est "autorisé" à boire. Drôle de système...
- Toujours dans le même club, les Malagasy se déchaînent sur la piste de danse en écoutant du "4 non Blondes", du "Ace of base" et des succès qui commencent à dater un peu... et pas toujours les meilleurs.
À tous les fans, j'ai appris la défaite des Canadiens....la coupe, ce sera pour une autre année!
À mes ex-élèves, vous avez été chanceux avec le sujet de la PDE, vous êtes mieux d'avoir réussi, sinon, GRRRRRR! (admirez la tentative de menace à 10 000km de distance)!
Bon, c'est tout pour l'instant, je vais aller me coucher!
Mandrapihaona! (prononcer manne-dra-pi-a-na et ça signifie "au revoir")
- Les noms de rues indiqués sur les pancartes et sur les cartes de la ville ne sont pas nécessairement les mêmes. Par exemple, sur la pancarte, c'est indiqué "Avenue de l'indépendance" et sur la carte achetée au bureau du tourisme, c'est écrit "Avenue du 26 juin 1960". Difficile de se repérer...
- Plusieurs vendeurs ambulants proposent des étampes de toutes sortes: des paysages, des bonshommes, des animaux, etc. Que font les gens avec toutes ces étampes? Je n'ai toujours pas trouvé la réponse à cette mystérieuse question...
- D'autres vendeurs ambulants proposent pour 50 Ariary (environ 3 cents) de vous peser sur leur balance. Chaque fois que je passe, ils aimeraient bien que je me pèse: ils m'appellent en disant: "costaude, madame, costaude"...
- Dans une petite échoppe de sandales de cuir locales que je trouvais très belles, la vendeuse ne croyait pas que je chaussais du 43 (l'équivalent européen du 11). Elle m'a dit que ça ne se pouvait pas, que les femmes n'avaient pas les pieds aussi grands. Surprise! J'ai insisté et elle m'a proposé de demander à l'artisan de m'en faire une paire sur mesure...
- En se promenant autour du lac au centre de la ville au bord duquel de nombreux sans-abri dorment, notre chauffeur nous dit de ne pas marcher dans le gazon à cause des mines. Je me mets à paniquer parce que j'imagine des mines antipersonnel et je me vois exploser. Devant ma réaction qu'il perçoit démesurée, il nous explique que les mines, ce sont en fait "les cacas des gens qui n'ont pas de maison"... Fallait être un peu plus clair!
- Au détour d'une rue, j'entre dans une des rarissimes librairies de Tana. Je me promène dans le rayon des romans et je tombe sur "Les filles de Caleb" d'Arlette Cousture...ça pourrait expliquer pourquoi les gens ici s'imaginent que nous vivons dans des cabanes au fond du bois... Je ne n'aurais jamais pensé qu'Émilie Bordeleau et Ovila Pronovost se retrouvaient aussi loin de chez eux!
- Dans un restaurant assez chic, clairement fréquenté par la haute et les touristes, nous avons "subi" pendant environ quatre heures le MÊME cd de Céline Dion, celui où elle chante les chansons de Jean-Jacques Goldman...il était sur "repeat"... je pense que je vais leur préparer une petite compilation, question d'ouvrir leurs horizons.
- Lors de notre périple au grand marché de vendredi, une femme nous propose d'acheter des brochettes que ce qui semblait être des coquerelles géantes... elle n'a pas pu confirmer, son français étant extrêmement limité, mais elle a répété au moins 15 fois: "très bon, madame, très bon, vous acheter". Euh...non merci! Je suis prête à bien des choses, mais là....non!
- Toujours dans la rue, je remarque des hommes qui se promènent avec ce qu'on dirait être de grosses poubelles bleues. Je demande, toute naïve, ce qu'ils transportent là-dedans. On m'a répondu que c'était de l'eau qu'ils amenaient chez eux. Ça fait apprécier l'eau courante un peu plus...
- De jeunes garçons essayent de nous vendre ce qu'ils appellent: "du parfum, madame, pour vous sentir bon, pas cher, madame". Dans leurs mains se trouvent des canettes de "pousche-pousche" Glad pour la salle de bain. Ah! fraîche odeur de Glad No 5...
- D'autres jeunes garçons tentent de nous vendre des journaux depuis mercredi dernier. Principal hic, c'est toujours le MÊME journal qu'ils ont entre les mains et il date du mois de mars...
- Dans la seule autre librairie que j'ai trouvée dans la ville, une librairie spécialisée en livres scolaires, j'ai vu sur les tablettes un bouquin rempli d'une pertinence inouïe pour les Malagasy: "Les Amérindiens en Nouvelle-France". Chantal, j'ai failli te l'acheter!
- Depuis longtemps, j'entends dire que les toilettes dans l'hémisphère sud "flushent" dans le sens contraire des nôtres. Je m'étais préparée à observer ce phénomène déconcertant. Erreur, l'eau ne tourne pas, elle sort de tout le tour de la cuvette par le haut, comme une chute...c'est impressionnant la première fois.
-Au marché, en plein-air et au gros soleil je précise, j'ai vu des vendeurs de cartouches d'encre pour les imprimantes...je doute un peu de la qualité de l'encre qui s'y trouve.
- Au restaurant de l'hôtel, je me commande un midi un "club sandwich". Lorsque le plat arrive, je me rends compte qu'il s'agit en fait d'un sandwich au jambon et aux oeufs à trois étages. Comme quoi tout n'est pas universel...
- Hier, je suis sortie dans un "night-club" avec d'autres clients de l'hôtel (mais pas avec le touriste sexuel dégueulasse, rassurez-vous!) et à l'entrée, on ne paye pas de "cover charge", non, il faut plutôt payer d'avance nos consommations. Il faut donc prévoir le nombre de bières que l'on boira et le portier (grand, noir et baraqué, ça c'est plutôt universel) remet un ticket avec ce que l'on est "autorisé" à boire. Drôle de système...
- Toujours dans le même club, les Malagasy se déchaînent sur la piste de danse en écoutant du "4 non Blondes", du "Ace of base" et des succès qui commencent à dater un peu... et pas toujours les meilleurs.
À tous les fans, j'ai appris la défaite des Canadiens....la coupe, ce sera pour une autre année!
À mes ex-élèves, vous avez été chanceux avec le sujet de la PDE, vous êtes mieux d'avoir réussi, sinon, GRRRRRR! (admirez la tentative de menace à 10 000km de distance)!
Bon, c'est tout pour l'instant, je vais aller me coucher!
Mandrapihaona! (prononcer manne-dra-pi-a-na et ça signifie "au revoir")
vendredi 2 mai 2008
jeudi 1 mai 2008
Une aberration humaine: le tourisme sexuel
Petite capsule d'indignation au sujet de l'espèce humaine...
Au cours des deux derniers jours, j'ai assisté à plusieurs reprises à une situation qui me dégoûte pronfondément. Voici la mise en contexte:
Mercredi matin, en lisant les règlements de l'hôtel, je sursaute lorsqu'Isabelle souligne le fait que le 3e règlement se lit comme suit: "Afin de préserver la bonne réputation de notre établissement, nous vous demandons de vous poser les questions suivantes lorsque vous recevez une invitée pour la nuit: est-elle majeure? avez-vous suffisammenT confiance en elle pour qu'elle n'emprunte pas d'objets dans votre chambre? Pour assurer la sécurité de tous, nous vous demandons de bien vouloir laisser la carte d'identité de votre invitée pour la nuit à la réception de l'hôtel."
Ben voyons donc! Nous sommes étonnées et un peu dépassées, mais les choses en restent là, après tout, c'est notre première journée à Mada et l'adrénaline est à un maximum!
Mercredi soir, alors que nous soupons, nous voyons entrer dans le restaurant de l'hôtel un homme, clairement un Occidental caucasien en vacances (la tenue ne trompe pas!), au bras d'une jeune fille malagase très (trop?) légèrement vêtue. Ils s'assoient au bar, sans se parler, commandent un fanta (une sorte d'orangeade vraiment trop sucrée), prennent deux gorgées, se lèvent et quittent l'endroit. Disons que la situation ne prête pas trop à confusion! On se dit que ce n'est pas fort de la part du monsieur.
Le lendemain matin, il déjeune seul à sa table en lisant un journal.
Vers midi, le même homme sort d'une table où traînent quelques bières vides en compagnie de trois jeunes femmes toujours aussi courtement vêtues alors que nous entrons pour dîner. Si quelques doutes dans notre esprit subsistaient, ils sont aussitôt disparus! Cet homme est tout simplement un salaud.
Ce soir, alors que je termine la rédaction de mon précédent billet, il passe devant moi (l'internet ne rentre vraiment pas bien dans ma chambre, c'est plus efficace dans le petit salon au bout du couloir). Je vous laisse deviner...eh oui, une autre fille le suit de près: tout aussi jeune, la jupe tout aussi courte et les talons tout aussi hauts.
Il y a relativement peu de publicités dans la ville. Cependant, sur toutes les rues se trouvent des affiches comme celle que j'ai placée au tout début. Le slogan de la campagne publicitaire, "Non au tourisme sexuel", est pourtant sans équivoque. Certaines annoncent même des peines de prison de 10 ans pour les contrevenants reconnus coupables d'activités sexuelles avec des mineur(e)s. Et voilà que dans mon hôtel, cet homme ignoble se promène au vu et au su de tous depuis plus de 24h avec des jeunes filles que je "carterais" certainement si elles voulaient que je leur vende de l'alcool ou des cigarettes.
Je me sens démunie pour "agir" devant cette situation, et en même temps, j'ai l'impression d'assister à l'une des pires aberrations de l'être humain: l'exploitation des femmes en tant que jouet sexuel.
Comment en arrive-t-on là? Comment peut-on aussi peu considérer une personne? Ça me dépasse, ça m'horrifie et ça provoque chez moi un sérieux malaise. Je ne juge pas les femmes et les jeunes filles qui sont dans cette situation, j'éprouve une profonde pitié devant ce à quoi elles se soumettent pour vivre un tant soit peu décemment, mais je juge et j'ai profondément honte des hommes qui abusent de la pauvreté dans laquelle elles vivent sans avoir rien fait pour être confrontées à cela, sauf avoir vu le jour dans un pays extrêmement défavorisé.
Ce soir, le monde me semble drôlement mal foutu!
Faire de l'insomnie et attraper un coup de soleil
Pour ceux qui en doutaient, voici la confirmation: on ne dort pas de la même façon en pays étranger.
Aujourd'hui, à Mada, c'est jour férié, car les habitants fêtent, comme dans plusieurs autre pays, la Fête du travail. Ainsi, les gens étaient déchaînés hier soir parce qu'ils ne travaillaient pas aujourd'hui. Le restaurant de l'hôtel était rempli d'hommes désireux de nous payer un verre, de nous sortir...Nous avons refusé toutes les invitations, pour plusieurs raisons, mais principalement, Isabelle et moi étions crevées et peu rassurées, disons-le franchement. Fait un peu étonnant, plusieurs pensent que je suis italienne...pourtant je parle en français! Et quand je réponds que je suis canadienne, la réponse ressemble généralement à: "Ah oui! le Canada..." accompagné d'un regard d'incompréhension. Je ne pense pas qu'ils savent vraiment c'est où!
Malgré cette fatigue ressentie, je dois avoir dormi deux heures la nuit dernière. Je sursautais au moindre bruit, les gens qui parlaient dans la rue me dérangeaient, les bruits des voitures m'énervaient. Je crois que je suis encore sur l'adrénaline et que l'adaptation va être plus importante que prévue...
Ce matin, après le déjeuner, nous sommes parties à pied, avec Lalayna, continuer à découvrir la ville. Méchante marche! Je vous ai déjà dit qu'Antananarivo était composée d'une basse et d'une haute ville. Ça, c'est ce que les guides de voyage disaient. Je ne sais pas qui les écrit, mais je doute qu'ils s'y soient promenés à pied très longtemps! En réalité, il y a DES parties basses et DES parties hautes. Il faut monter et descendre CONTINUELLEMENT. J'y ai fait mon cardio de la journée! La ville est parsemée de ces escaliers que je n'oserais pas emprunter seule tout de suite et remplis de vendeurs ambulants. Plus on s'éloigne du quartier des affaires, où je demeure, moins ces vendeurs sont présents. J'ai donc découvert, à l'ombre de ces dizaines d'escaliers, de petits villages dissimulés dans cette grande ville. Les gens vivent vraiment dans des espaces réduits. Par les portes entrebâillées, je peux apercevoir des habitations d'une seule chambre où tous les membres de la famille non seulement vivent, mais tiennent également leur commerce. Toute cette promiscuité me déconcerte un peu. Les Malagase sont plutôt petits et pas très grands (vous devriez voir les enfants me pointer du doigt quand ils me croisent, je suis probablement toute une attraction pour eux!), mais quand même, aussi peu d'espace pour autant de personnes, je ne crois pas que je m'y ferais.
Dans certains de ces quartiers, nous avons visité des appartements destinés aux touristes à long terme. Nous serons vite tannées de la vie d'hôtel et nous nous cherchons un petit appart meublé et équipé. L'un d'eux nous plaît et nous téléphonerons à la propriétaire demain pour négocier un peu. Mais même au plein prix, cela nous coûterait deux fois moins que l'hôtel pour un confort assez semblable et plus d'espace.
Durant cette balade, nous avons fait le tour du lac qui se trouve dans la ville et du stade de foot de l'équipe malagase. Je crois bien que lorsque d'autres membres de la mission arriveront nous irons voir un match. Sur le chemin, nous nous sommes arrêtés à l'Institut national de formation pédagogique (INFP) qui est l'endroit où nous travaillerons avec les auteurs. C'est un vieux bâtiment, plutôt délabré, qui ressemble un peu à une école. La cour est remplie d'arbres et de fleurs très jolies qui m'ont fait penser à des poinsettias. Lalayna nous a dit que c'était l'arbre "national", le madagascarius... Je n'ai pas de photo pour l'instant, mais dès que j'aurai l'occasion, je vous en montrerai une.
Après trois heures de marche, je me suis bien aperçue de l'apparition de mon premier coup de soleil. Malgré l'application consciencieuse de crème solaire, le soleil de midi chauffe fort. Je pense que comme les locaux, je vais éviter d'aller dehors entre midi et 13h30, question de préserver un peu mon teint de lait! Pour l'instant, je fais du "damage control" en appliquant une crème après-soleil.
En après-midi, j'ai travaillé, mais comme il y a encore plein de variables inconnues et que les directeurs de la maison d'édition ne sont pas arrivés, c'est un peu difficile d'avancer, mais je fais mon possible pour préparer du matériel "modèle" à partir duquel les auteurs pourront travailler.
Ce soir, un peu tannées de la nourriture de l'hôtel, qui est bonne mais sans plus, nous nous sommes aventurées à l'extérieur alors qu'il faisait nuit (ici, il fait noir à partir de 18h au plus tard) sous la bonne garde de notre chauffeur et avons essayé un resto de la ville qui sert de la cuisine inspirée du Périgord. C'était chic, rempli d'étrangers, un peu plus cher, mais absolument délicieux. Le magret de canard que j'y ai dégusté pourrait sans rougir être sur la carte de plusieurs grands restaurants occidentaux. Entrée, plat principal, alcool et café compris, je m'en suis sortie à 33 000 Ariary, soit environ 21$. Ce sont des prix qui me plaisent! Et quand je compare ce repas au club sandwich à 15 000 Ariary de l'hôtel, le choix me semble évident...
Demain matin, nous nous aventurons au grand marché de la ville!
mercredi 30 avril 2008
Choc culturel (1re partie)
Manao ahoana (prononcez "manona"),
Je suis arrivée. Pour ceux que ça intéresse, le vol s'est bien déroulé, sans trop de retard. On est arrivé à Paris vers 6h du matin et l'attente à Charles-de-Gaulle fut longue. L'aéroport est immense avec plein d'autobus à prendre pour se rendre au bon terminal.
*** là, je suis sur la terrasse de l'hôtel et c'est "la danse des canards" en malagasy qui joue à la radio, bizarre!!!!!!!****
On est parti de Paris un peu en retard et après un peu plus de 11 heures de vol avec quelques turbulences importantes (je me suis renversé un verre d'eau complet sur les pantalons) nous sommes enfin arrivées à Tana. Aucun problème à la douane qui est d'allure plutôt rudimentaire. Des garçons se sont précipités sur nos valises pour les transporter et j'ai dû courir pour ne pas les perdre de vue. Évidemment, dans toute ma naîveté, je leur ai donné 5 euros... On m'a dit que c'était beaucoup par après! L'aéroport est un peu en retrait de la ville à environ 30 minutes de voiture. Ce premier trajet en sol malagase fut impressionant. Sur le bord de la route, une quantité de baraques, certaines des maisons, d'autres des commerces sont en mauvais état. Les habitations ne sont pas très hautes et toutes sont collées les unes aux autres. Évidemment, c'était la nuit, environ minuit 30, et il y avait devant les maisons quelques personnes qui se chauffaient à l'aide de charbon placé dans une sorte de grosse poubelle de métal. Il y avait aussi plusieurs chiens qui rôdaient. Disons que j'étais contente d'être en voiture. Notre chauffeur, Lalayana est très sympathique et, selon ses mots, est à notre disposition. Cette disponibilité nuit et jour nous met un peu mal à l'aise, mais bon, on se sent un peu plus en sécurité.
L'hôtel est propre et bien tenu. La chambre est petite, mais confortable et j'ai remercié Dieu de pouvoir prendre une douche après 24 heures d'attente et de vol! Le personnel est très attentif et courtois, je ne me suis jamais sentie aussi "touriste de luxe"!
Après une courte nuit, nous avons déjeuné à l'hôtel et ensuite, Lalayana est venu nous rejoindre et nous sommes partis marcher dans le quartier. Un long escalier nous permet de sortir du quartier présidentiel où est situé l'hôtel. Rapidement, nous avons été assaillis par de vendeurs ambulants de cartes, de gousses de vanille grosses comme des cigares, de jouet en bois, etc. Nous avons acheté une carte de la ville pour éventuellement nous promener seules. J'ai trouvé très difficile d'avoir une horde d'enfants âgés peut-être entre 2 et 6 ans autour de moi qui me disaient: "madame, un peu d'argent, madame" Ils sont pieds nus, leurs vêtements sont déchirés, leur corps est couvert de blessures et d'égratignures, mais ils sourient et rient à pleine bouche. Je me suis retenue et ne leur ai rien donné. Mais vous pouvez imaginer que ça me fendait le coeur.
Asez vite, Lalayana m'a appris le mot magique: "tsy misy". Ça veut dire "je n'ai rien" et la première fois que je l'ai prononcé, j'ai peut-être parlé un peu trop fort. La petite qui me suivait m'a regardée d'un air effrayé et est partie en courant! Les Malagase ne parlent pas très fort, ils chuchotent presque. On est obligé de toujours faire répéter Lalayana. Mais bon, ça a fonctionné pour les mendiants!
Nous sommes allées dans une épicerie "occidentale", un "Shoprite" où nous avons acheté du jus et de l'eau embouteillée, car celle de l'hôtel est assez chère. C'est assez drôle, parce qu'on paye avec des billets de 5000 ariary, environ 3 dollars, et on nous demande si nous n'avons pas de plus petites coupures... Je n'ai pas eu de problème à retirer de l'argent du guichet automatique, mais on ne peut retirer plus de 100 000 ariary et c'est environ 62 dollars...ça va me coûter cher de frais bancaires!
Toujours lors de notre promenade, nous nous sommes arrêtés dans une petite pizzéria pour dîner. On a commandé trois pizzas, pour Isabelle (ma collègue de travail), moi et Lalayana. On était certaine que c'était des pizza individuelles. Erreur! Ce devait être des pizzas larges...pour 6000 ar chacune. Après deux bouchées, Isabelle s'est sentie mal et a fait une chute de pression. Lalayana est allé chercher la voiture et les gens du resto, très gentils, lui ont offert une chaise et du jus d'orange. On est donc revenu à l'hôtel. On manque toutes les deux de sommeil, six heures en deux jours, mais de mon côté j'ai la forme. Je ferai tout de même une petite sieste après avoir terminé ce billet et ma bière. À Mada, on boit de la "Three Horses Beer"!
On va rester tranquille ce soir et on repartira à la découverte de la ville demain matin, toujours à pied avec notre nouvel ami Lalayana.
Je pense à vous tous très fort!
P.S. les photos ont été prises de la fenêtre de chambre de mon hôtel....je suis trop peureuse encore pour sortir mon appareil-photo en plein rue...
Finalement, il n'y aura qu'une photo pour l'instant! La force du signal internet est trop faible, ça m'a pris 15 minutes pour en télécharger une...je ferai une autre tentative plus tard.
samedi 26 avril 2008
J-2: stress de dernière minute
Ceux qui me connaissent bien savent à quel point je peux être stressée devant les situations que je ne contrôle pas. Là, il y a plein de trucs sur lesquels je n'ai à peu près aucun contrôle. En voici une liste non-exhaustive:
- Je n'ai pas entre les mains mon billet d'avion. C'est Isabelle, qui est sur le projet avec moi, qui l'a.
- J'ai entre les mains le passeport et le visa de la même Isabelle. En somme: il faut ABSOLUMENT qu'on se trouve à l'aéroport.
- Il me manque 13 comprimés de malarone (un médicament à prendre tous les jours pour éviter d'attraper la malaria; si la malaria existait dans les pays industrialisés, croyez-moi que les compagnies pharmaceutiques auraient déjà rendu disponible un vaccin). J'ai oublié que je partais finalement plus longtemps que prévu. Je m'en suis rendue compte la nuit dernière. C'est la fin de semaine, pas possible de voir un médecin autrement qu'à l'urgence où je n'ai pas l'intention de me rendre. J'espère régler ça à distance lundi matin...
- Je devais me rendre à l'UQÀM hier pour prendre possession de certains documents. Il y a eu des menaces et les autorités ont fermé le secteur où je devais rencontrer les gens. Je n'ai pas mes documents. J'espère juste que le prochain de l'équipe à partir en mission pourra me les apporter...
- Notre chauffeur doit venir nous chercher à l'aéroport d'Antananarivo à notre arrivée mardi prochain. Les responsables du projet lui ont envoyé un courriel, mais il n'a pas encore répondu. Sera-t-il là?
-Au retour, dans trois mois, je passerai quelques jours à Paris...je ne sais toujours pas où je vais coucher...
- Et là, j'apprends que "Solo", mon chat favori, a fait une tentative de fugue dans les rues de Rosemont...une chance qu'ils l'ont retrouvé, je vais pouvoir partir la tête tranquille!
Je suis zen...
jeudi 24 avril 2008
J-4: ne pas trop savoir
Aujourd'hui, j'ai rencontré les gens de la maison d'édition qui s'occupe de la partie "matériel didactique et manuels" du projet à Madagascar. Essentiellement, c'est avec eux que je vais travailler. J'ai su un peu plus en détails ce que j'irais faire là-bas. Oh, j'avais déjà une bonne idée, mais maintenant, c'est un peu plus concret. Enfin, "un peu" est important dans la dernière phrase. Disons que j'ai commencé à goûter à l'Afrique (ce mauvais jeu de mots est destiné à Maxime).
Grosso modo, j'arrive là-bas mardi prochain et jusqu'au 4 ou 5 mai, je devrai composer des modèles de situations et de canevas de rédaction que mes auteurs (notez ici l'utilisation du "mes"... je suis incorrigible!) utiliseront pour commencer leur travail. Sauf que...
Personne ne sait qui seront les auteurs. Ni quelles seront leurs compétences. Ou leur expérience. Ni combien en aurai-je.
Les gens de la maison d'édition seront sur place trois semaines. Après ça, je suis en charge de mes équipes seule. Et je dois fournir Montréal en matériel le plus rapidement et le plus régulièrement possible pour qu'ils procèdent à la révision, à la mise en page, à l'impression et tutti quanti pour que le tout soit prêt à la rentrée de septembre.
Vous ai-je dit que je partais à l'aventure?
Trois manuels devront être écrits au cours de mon mandat: sciences sociales de 1re année, sciences sociales de 6e année et français de 6e année également. Et c'est ma responsabilité que le tout soit complété dans les délais. Aucun retard possible. Défiiiiiiii!
Ah oui, j'oublais: les nouveaux programmes ressemblent un peu à ceux de la réforme québécoise. Jusqu'à maintenant, à Madagascar, l'enseignement est sensiblement calqué sur celui de la France. Les profs qui lisent comprendront l'utilisation précédente du mot "défi". Les autres, imaginez l'Everest....
J'ai rarement été aussi heureuse.
mardi 22 avril 2008
J-6: découvrir la Grande Île (première partie)
Pour une grande majorité d'Occidentaux, les seules connaissances relatives à l'île de Madagascar qu'ils possèdent leur viennent du célèbre film produit par les studios DreamWorks. C'est aujourd'hui que ça change!
Sachez que Madagascar est la 4e plus grande île du monde après le Groenland, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et Bornéo. C'est une île économiquement pauvre, où la majorité des Malagasy (ne dites pas Malgaches, c'est perçu comme étant péjoratif) vivent avec moins de 2$ par jour. En effet, le salaire minimum est de 1900 Ariary par jour et un fonctionnaire en gagne 104 000 par mois. Pour vous donner une idée, un dollar canadien vaut actuellement 1600 Ariary. Cependant, le gouvernement de Madagascar est en train d'essayer d'améliorer la situation après quelques années de situation politique tendue. Le travail que j'y ferai va, entre autres, en ce sens.
Malgré tout, l'île est riche d'une faune et d'une flore luxuriante. Nous pouvons y trouver de nombreux produits qui, chez nous, sont considérés comme des produits de luxe: des gousses de vanille, des orchidées, des pierres précieuses dont les émeraudes, les améthystes et les rubis et, j'ai appris ça aujourd'hui, une cuisine urbaine digne du Périgord où règnent le canard et le foie gras. De nombreux animaux exotiques se trouvent également sur l'île, dont les lémuriens. Mais bon, connaissant ma passion des animaux, vous m'excuserez de ne pas m'y attarder plus longtemps, je préfère de loin le foie gras!
La République de Madagascar compte environ 20 millions d'habitants dont 25% seulement vivent en milieu urbain. Le reste de la population est répartie sur l'île, notamment sur les côtes et au centre. Ces gens vivent principalement de l'élevage, de la pêche, de la culture du riz et, un peu, du tourisme.
Durant les trois mois que je passerai là-bas, je vivrai dans la capitale, Antananarivo, Tana pour les intimes, située à 1500 m d'altitude. Un peu comme Québec, la ville est composée d'une partie basse et d'une partie haute sur laquelle on retrouve le palais des anciens rois et reines. J'ai l'intention de le visiter, je vous en reparlerai plus tard. La principale ville du pays compte 4 millions d'habitants et malgré le fait que les grands hôtels où débarquent les gens comme moi soient bien aménagés, la plupart des demeures n'ont pas l'eau courante et la présence de l'électricité est aléatoire au cours d'une journée. Je me sens un peu coupable tout à coup...
Je vous en dis plus une prochaine fois!
lundi 21 avril 2008
J-7: communications avancées
À une certaine époque (j'ai failli écrire "dans mon temps", mais je me suis rappelée que certains lecteurs étaient plus vieux que moi!), le téléphone était le moyen de communication privilégié pour garder le contact avec nos proches qui vivaient éloignés. Les choses étaient cependant un peu compliquées. En effet, le prix des appels téléphoniques étaient réduits après 18h la semaine et durant la fin de semaine. À première vue, ça peut ne pas sembler problématique du tout, mais quand il faut en plus tenir compte du décalage horaire, ce peut être un véritable casse-tête. Malgré tout, chez moi, c'étaient les moments privilégiés pour appeler grand-maman en Floride ou Sylvie en Suisse.
Chers amis, cette époque contraignante et dispendieuse est maintenant révolue.
En 2008, utiliser une ligne téléphonique terrestre pour appeler à l'étranger est complètement dépassé. Exit les frais interrubains astronomiques d'un certain ancien monopole d'état. Vive les communications libres et gratuites! Et ça s'appelle SKYPE.
Si vous savez de quoi je parle, allez tout de suite à la fin du présent billet, je ne ferai que vous ennuyer. Sinon, lisez, ça pourrait s'avérer instructif.
Skype, donc, est un logiciel qu'il faut installer sur son ordinateur. Pas besoin de se déplacer au magasin, il se télécharge uniquement en ligne. Son utilisation demande cependant de posséder un micro et des haut-parleurs ou un micro-casque. Vous vous inscrivez, vous ajoutez vos contacts (les gens que vous connaissez) et vous êtes prêts à téléphoner...gratuitement. Et pour une expérience enrichie, je conseille l'utilisation de la caméra web, comme ça, on peut même se voir! Et oui, la visioconférence si souvent aperçue dans les films de science-fiction, ça existe pour vrai!
Bon, si vous faites un peu de recherches sur internet, vous allez vous rendre compte que plusieurs programmeurs se demandent pourquoi les concepteurs de Skype (les mêmes qui étaient à l'origine de Kaaza, ce logiciel de partage de musique maintenant illégal) ne rendent pas publics leurs protocoles de sécurité et de cryptage, de même que leur code source. Mais bon, je ne pense pas avoir à vous mettre en garde contre les dangers de donner votre numéro de carte de crédit lorsque vous utilisez un tel logiciel...
Vous aurez deviné que je suis sur Skype, sous le nom amelieguay. Ajoutez-moi, on va pouvoir se parler!
P.S. Maman, ne t'inquiète pas, je vais te l'installer avant de partir ;)
dimanche 20 avril 2008
J-8: faire la fête et les valises
Pour ce premier billet, je voudrais d'abord saluer tous ceux qui viendront me lire, commenter et suivre, à distance, mes nouvelles aventures.
Je suis présentement dans les préparatifs avant le grand départ dans 8 jours. Tant de choses à acheter, à préparer, tant de gens à voir; c'est un véritable tourbillon.
Cette fin de semaine, j'ai eu la chance de fêter en compagnie des amis et de la famille. Des heures de plaisir, de moments intenses, un peu de pleurs, mais surtout, l'occasion pour moi de me rendre compte de tout ce que je quitte ici, à Montréal. Trois mois sont vite passés, c'est vrai. Mais je vais m'ennuyer des gens que j'aime, c'est sûr. C'est pourquoi, ces derniers jours, j'ai pris tout plein d'images mentales. Je les garde en réserve pour les jours plus difficiles qui viendront, probablement.
Mes valises commencent à être pleines. C'est la première fois que je pars aussi longtemps et je trouve difficile d'établir un ordre de priorité dans mes possessions. J'ai lu beaucoup de guides touristiques, de sites internet; j'ai fait des listes. Je crois que j'ai une bonne idée de ce vers quoi je pars. Reste que, concrètement, c'est l'inconnu. Évidemment, il y a des incontournables: chasse-moustiques, médicaments anti-paludisme, ordinateur portable, maillot de bain, etc. Mais après, une fois les essentiels placés dans l'une de mes deux valises, je dois choisir; et ça, c'est plus dur que ce je pensais. Quels livres est-ce que j'amène? De combien de paires de souliers aurais-je besoin? Et le matériel de travail? Ce n'est pas comme si je pouvais revenir s'il me manque quelque chose...et surtout, l'espace n'est pas illimité. Je vous le confirme donc: faire des valises pour un voyage d'affaires de trois mois n'est pas une mince affaire.
Un fait demeure cependant: je n'ai pas été aussi heureuse depuis longtemps! Et ceux qui me connaissent vraiment le savent...
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