Pour ceux qui en doutaient, voici la confirmation: on ne dort pas de la même façon en pays étranger.
Aujourd'hui, à Mada, c'est jour férié, car les habitants fêtent, comme dans plusieurs autre pays, la Fête du travail. Ainsi, les gens étaient déchaînés hier soir parce qu'ils ne travaillaient pas aujourd'hui. Le restaurant de l'hôtel était rempli d'hommes désireux de nous payer un verre, de nous sortir...Nous avons refusé toutes les invitations, pour plusieurs raisons, mais principalement, Isabelle et moi étions crevées et peu rassurées, disons-le franchement. Fait un peu étonnant, plusieurs pensent que je suis italienne...pourtant je parle en français! Et quand je réponds que je suis canadienne, la réponse ressemble généralement à: "Ah oui! le Canada..." accompagné d'un regard d'incompréhension. Je ne pense pas qu'ils savent vraiment c'est où!
Malgré cette fatigue ressentie, je dois avoir dormi deux heures la nuit dernière. Je sursautais au moindre bruit, les gens qui parlaient dans la rue me dérangeaient, les bruits des voitures m'énervaient. Je crois que je suis encore sur l'adrénaline et que l'adaptation va être plus importante que prévue...
Ce matin, après le déjeuner, nous sommes parties à pied, avec Lalayna, continuer à découvrir la ville. Méchante marche! Je vous ai déjà dit qu'Antananarivo était composée d'une basse et d'une haute ville. Ça, c'est ce que les guides de voyage disaient. Je ne sais pas qui les écrit, mais je doute qu'ils s'y soient promenés à pied très longtemps! En réalité, il y a DES parties basses et DES parties hautes. Il faut monter et descendre CONTINUELLEMENT. J'y ai fait mon cardio de la journée! La ville est parsemée de ces escaliers que je n'oserais pas emprunter seule tout de suite et remplis de vendeurs ambulants. Plus on s'éloigne du quartier des affaires, où je demeure, moins ces vendeurs sont présents. J'ai donc découvert, à l'ombre de ces dizaines d'escaliers, de petits villages dissimulés dans cette grande ville. Les gens vivent vraiment dans des espaces réduits. Par les portes entrebâillées, je peux apercevoir des habitations d'une seule chambre où tous les membres de la famille non seulement vivent, mais tiennent également leur commerce. Toute cette promiscuité me déconcerte un peu. Les Malagase sont plutôt petits et pas très grands (vous devriez voir les enfants me pointer du doigt quand ils me croisent, je suis probablement toute une attraction pour eux!), mais quand même, aussi peu d'espace pour autant de personnes, je ne crois pas que je m'y ferais.
Dans certains de ces quartiers, nous avons visité des appartements destinés aux touristes à long terme. Nous serons vite tannées de la vie d'hôtel et nous nous cherchons un petit appart meublé et équipé. L'un d'eux nous plaît et nous téléphonerons à la propriétaire demain pour négocier un peu. Mais même au plein prix, cela nous coûterait deux fois moins que l'hôtel pour un confort assez semblable et plus d'espace.
Durant cette balade, nous avons fait le tour du lac qui se trouve dans la ville et du stade de foot de l'équipe malagase. Je crois bien que lorsque d'autres membres de la mission arriveront nous irons voir un match. Sur le chemin, nous nous sommes arrêtés à l'Institut national de formation pédagogique (INFP) qui est l'endroit où nous travaillerons avec les auteurs. C'est un vieux bâtiment, plutôt délabré, qui ressemble un peu à une école. La cour est remplie d'arbres et de fleurs très jolies qui m'ont fait penser à des poinsettias. Lalayna nous a dit que c'était l'arbre "national", le madagascarius... Je n'ai pas de photo pour l'instant, mais dès que j'aurai l'occasion, je vous en montrerai une.
Après trois heures de marche, je me suis bien aperçue de l'apparition de mon premier coup de soleil. Malgré l'application consciencieuse de crème solaire, le soleil de midi chauffe fort. Je pense que comme les locaux, je vais éviter d'aller dehors entre midi et 13h30, question de préserver un peu mon teint de lait! Pour l'instant, je fais du "damage control" en appliquant une crème après-soleil.
En après-midi, j'ai travaillé, mais comme il y a encore plein de variables inconnues et que les directeurs de la maison d'édition ne sont pas arrivés, c'est un peu difficile d'avancer, mais je fais mon possible pour préparer du matériel "modèle" à partir duquel les auteurs pourront travailler.
Ce soir, un peu tannées de la nourriture de l'hôtel, qui est bonne mais sans plus, nous nous sommes aventurées à l'extérieur alors qu'il faisait nuit (ici, il fait noir à partir de 18h au plus tard) sous la bonne garde de notre chauffeur et avons essayé un resto de la ville qui sert de la cuisine inspirée du Périgord. C'était chic, rempli d'étrangers, un peu plus cher, mais absolument délicieux. Le magret de canard que j'y ai dégusté pourrait sans rougir être sur la carte de plusieurs grands restaurants occidentaux. Entrée, plat principal, alcool et café compris, je m'en suis sortie à 33 000 Ariary, soit environ 21$. Ce sont des prix qui me plaisent! Et quand je compare ce repas au club sandwich à 15 000 Ariary de l'hôtel, le choix me semble évident...
Demain matin, nous nous aventurons au grand marché de la ville!
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