samedi 31 mai 2008

Bonne nouvelle!

Je n'aurai pas à déménager, yé! Nous pouvons rester dans l'appartement jusqu'à la fin de notre séjour. Ça enlève un stress, parce qu'on allait être obligées de retourner à l'hôtel pour 20 jours. Et là, on n'a pas besoin de bouger nos valises et incidemment, tous les produits alimentaires achetés (huile, sauce soya, confitures, etc.) qu'on voyait mal entreposer dans une chambre d'hôtel.

C'est la bonne nouvelle de la journée!

mercredi 28 mai 2008

Note à moi-même

À 10 000 km de chez soi, quand on gèle et qu'on s'ennuie...ben on travaille encore plus fort!

dimanche 25 mai 2008

Expériences multiples









Je n'ai pas été très active les derniers jours sur ce blogue. Je suis occupée d'une façon assez effrayante. Le sentiment d'urgence de production des manuels se ressent chez tous les intervenants. Malgré les heures très nombreuses, tout se passe bien. Les loisirs sont assez limités ici; il est un peu risqué de sortir le soir. Alors, à moins d'aller au restaurant et de revenir en taxi, Isabelle et moi restons à l'appartement pour travailler. Toujours par rapport au travail, la possibilité de passer l'automne ici se précise de plus en plus. Il y a de nouveaux contrats à négocier entre Montréal et Madagascar, mais il semblerait bien qu'après de courtes vacances à la maison je reviendrai ici pour un autre trois mois. J'ai hâte que le tout se confirme, car cela aura des répercussions sur certains de mes plans (là, vite vite, je pense à mon mémoire de maîtrise...), mais je reviendrai, c'est sûr. L'expérience est trop exceptionnelle pour que je ne la vive pas à fond. De plus, depuis que je suis ici, je reçois tout plein d'offres de différentes personnes pour lorsque je serai revenue à Montréal. Je savais que je faisais le bon choix en quittant ce printemps!
Sinon, cette semaine, nos auteurs ont terminé de rédiger leur première situation complète (l'équivalent de 4 pages de manuel). À la suite de cela, nous avons évalué les gens et en avons congédié quelques-uns qui ne correspondaient pas au profil recherché. Ce fut une expérience assez difficile, car je n'ai clairement pas l'habitude de congédier des employés! J'ai d'ailleurs été le témoin impuissant d'une situation complètement injuste, mais je ne la raconterais pas ici, car elle implique des dirigeants Malagasy et je ne voudrais pas que cela pose de problèmes. Je raconterai l'histoire en privé à ceux que ça intéresse.

Le fin de semaine dernière nous avons tout de même pris quelques heures pour aller visiter une réserve de lémuriens. Les photos que vous voyez ont été prises là-bas. Les lumériens ressemblent à une sorte de croisement entre un singe et un chat. Ils ne sont pas farouches, ceux de la réserve sont habitués aux touristes, et lorsque que les gens de la réserve arrivent avec les plats de fruits qui composent leurs repas, les lémuriens débarquent de leurs petites forêts de bambous et surgissent tout autour de nous. On a eu droit à la visite d'un maki, celui avec la queue rayée noir et blanc, à moins de 2 pieds de nous. C'était assez impressionnant! Aussi, l'endroit est très joli, avec plein de bambous, de fleurs et de végétaux divers et très exotiques pour la fille de Montréal que je suis. Un peu d'informations pour les curieux: il existe plusieurs sortes de lémuriens. L'emblème de Madagascar est le Maki (gris à la queue rayée). En outre, on retrouve le lémurien danseur (blanc et brun, comme sur la photo) avec ses très longues jambes qui lui permettent de sauter d'arbre en arbre. Aussi, il existe le lémurien-bambou qui se nourrit de pousses de bambou, contrairement aux autres qui ne mangent que des fruits. Il existe également le lémurien brun (qui n'a rien de particulier!) et le lémurien nocturne qui est minuscule (on peut en mettre deux dans la paume de notre main) et que j'ai vu en cage, car sinon, les employés de la réserve les perdent tellement ils sont petits. Pour ceux qui ont vu le film "Madagascar", le petit lémurien qui pleure tout le temps, c'est un lémurien nocturne.
On commence à être connues dans notre quartier, c'est agréable. Les gens nous saluent et ne nous pointent plus nécessairement du doigt, ça fait du bien! Bon, je continue de passer pour une Italienne, mais ça....je ne peux rien y faire!
Dans les derniers jours, c'était la fête de plein de gens que j'aime et je me rattrape ici en leur souhaitant, en retard pour la plupart, un très joyeux anniversaire:
Bonne fête Laurie!
Bonne fête Milan!
Bonne fête Sylvie ( mon amie)!
Bonne fête Sylvie (ma tante)!
J'essaye de vous tenir au courant plus souvent cette semaine!

vendredi 16 mai 2008

Chronique culinaire en vrac


Vous connaissez tous ma passion pour la nourriture (duh!). Voici mes impressions:

- Les avocats sont énormes. Vraiment. Plus gros que des mangues. Cependant, ils ne sont pas très bons. Une sorte de goût difficilement identifiable. Ils ont tous fini à la poubelle jusqu'à maintenant.

- Il y a une marque de produits, TIKO, qui appartient au président de Madagascar (oui, oui, le nombre de jeux de mots possible est infini!). Ce n'est pas cher, mais c'est souvent pas très bon non plus. Présentement, j'ai en tête la crème glacée qui, à part goûter le sirop de maïs, n'est pas satisfaisante.

- Toujours dans les ratés culinaires, j'ai acheté hier soir, pleine de bonne volonté pour contribuer à l'économie locale, une bouteille de vin local. Erreur. Je n'ai pas fini mon verre. J'ai vidé la bouteille dans l'évier. C'est tout dire. Une chance qu'Isabelle a une grosse bouteille de "Tums" avec elle.

- Le chocolat local: écoeurant! Rien d'autre à dire....Gen, tu capoterais!

- Le café: un des meilleurs auquel j'ai goûté, toujours de production locale.

- En ce qui concerne le pain, on trouve de tout, du pire au meilleur. Par chance, juste en-dessous de notre appartement, il y a un petit monsieur (ici, tout le monde est minuscule, ce n'est pas juste une expression!) qui en vend de l'excellent. On l'achète le matin pour déjeuner.

- J'ai goûté au zébu. C'est un genre de boeuf. Le goût est semblable, mais un peu plus prononcé et un tantinet plus filamenteux. Bien apprêté, c'est excellent.

- Le foie gras. Un party dans ma bouche au minimum une fois par semaine. Surtout que c'est presque donné ici, car il est produit localement. Par exemple, l'autre soir, j'ai mangé une entrée de foie gras, un plat principal de magret de canard confit, bu du vin, un digestif et de l'eau embouteillée pour un raisonnable total de 29$.

- Au chapitre de la boisson, je dois souligner l'excellence du rhum arrangé. Grosso modo, ils font macérer des fruits dans du rhum brun. Mais c'est surtout très bon. Pierre, on va se mettre au rhum aux litchis à mon retour, tu vas tripper! (Mais je dois apprendre à le faire avant....ils ne veulent pas me donner la recette, mais je ne désespère pas, je finirai bien par savoir).

- Peut-être hors contexte, mais j'ai commencé à manger de la laitue. Je ris chaque fois que je la lave à l'eau de javel. Oui, oui, je lave ma laitue à l'eau de javel. Suis-je la seule à trouver ça drôle? Au moins, ça ne goûte pas!

- Les oranges sont pas mal amères, très peu sucrées. Ce sont les tomates qui sont sucrées. Je suis surprise à chaque fois.

- Eh que le fromage de chèvre est bon! Vraiment. J'en mange tous les matins. Des fois le soir aussi.

-Les pots de sauce tomate préparée pour les pâtes sont minuscules. Je ne sais pas trop ce que les Malagasy font avec ça, mais l'autre soir, il nous en a fallu deux à Isabelle et moi pour se faire un souper de pâtes sans restants...là aussi j'ai bien ri.

Voilà, c'étaient mes impressions culinaires après 18 jours dans ce magnifique pays.

Laissez-moi des commentaires, j'aime ça avoir des clins d'oeil et des petits mots. Même si vous n'avez pas de compte gmail, utilisez la fonction "anonyme" et identifiez-vous dans le bas...

Veloma! (prononcez [vélouma] et ça veut dire "à bientôt" ou "au revoir")

mercredi 14 mai 2008

Une magnifique journée

Comme ma journée a été exceptionnelle! Mes quatre équipes d'auteurs ont commencé à écrire, tranquillement, un petit pas à la fois. Tout n'est pas encore clair, les concepts ne sont pas maîtrisés, mais malgré tout, j'ai vu poindre aujourd'hui des manuels. Quel plaisir ai-je eu à circuler parmi eux, à répondre à leurs questions, à calmer les angoisses qui naissent, à les féliciter pour tout le travail accompli au cours des deux derniers jours.

J'ai découvert un bonheur complet dans cet accompagnement. Ces gens que je supervise sont issus de multiples horizons: certains sont enseignants, directeurs d'école, professeurs d'université, d'autres sortent tout juste de l'École Normale Supérieure ou sont sans emploi depuis la fin de leurs études en lettres ou en linguistique. La variété est immense, les champs d'intérêts multiples, mais une constante demeure: ils aimeraient bien que leur système d'éducation soit de meilleure qualité. L'un deux, Emmanuel, m'a remercié d'avoir mis ma vie au Québec sur pause pour venir les aider. Emmanuel est directeur d'école primaire depuis 30 ans. Il va bientôt prendre sa retraite et pourtant, il est là depuis deux jours à se faire parler de constructivisme, de cognition située et de chaîne éditoriale. Je bouscule tout ce qu'il connaît. Je lui ai dit que de faire remplir des textes à trous aux élèves n'était peut-être pas le meilleur moyen de leur enseigner une langue. Il a voulu en savoir davantage.


Ils veulent savoir, apprendre, connaître. Ces auteurs ont compris qu'ils sont un maillon dans la chaîne qui les mènera plus haut. Qui poussera le pays à se développer et à prendre la place qu'il mérite dans le monde. Ils le font pour le bien commun, pour leurs enfants, leurs frères et soeurs, leurs petits-enfants.


Travailler avec eux est l'expérience la plus motivante de ma vie. Améliorer le monde, un geste à la fois, me semble aujourd'hui possible. Qui aurait cru qu'Amélie-la-cynique se remettrait à rêver? Pas moi!
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Quelques photos de la ville...


Une file de taxis sur "l'Avenue de l'indépendance", la plus grande artère commerciale, piétonnière et routière de Tana





Un commerce de thé froid à l'entrée d'un petit jardin public de la ville







Toujours "Avenue de l'indépendance" avec la haute-ville à l'horizon.

mardi 13 mai 2008

Développements

Que de développements depuis quelques jours!

Une grande partie de l'équipe de la mission est arrivée à Tana et quelques problèmes auxquels nous faisions face relativement à l'écriture des manuels se règlent. Bon, il en reste, mais on va y arriver!

Aujourd'hui, nous avons rencontré nos auteurs. Ils sont 35 et la plupart semblent très motivés et ça a été une rencontre très agréable. Demain, ils commenceront à rédiger. J'ai hâte!

Sur une note plus personnelle, Isabelle et moi avons déménagé samedi dernier. L'appartement est peu équipé, mais grand. Cependant, nous y serons tout de même plus confortables pour travailler que dans une petite chambre d'hôtel. J'ai enfin la possibilité de connaître davantage les gens de la place, de les voir dans leur vie quotidienne. C'est motivant à travailler encore plus fort pour tenter de régler certains problèmes nationaux.

Je n'ai pas beaucoup de temps pour écrire présentement, nous nous apprêtons à aller souper. Je continuerai plus tard...ou demain!

jeudi 8 mai 2008

Technologie Malagasy

Au cours des derniers jours, j'ai eu besoin de nouveaux outils de travail plus performants. Je suis donc maintenant l'heureuse propriétaire d'un téléphone cellulaire acquis au surprenant coût de 15 ooo Ariary (10$) et comprenant l'appareil, la puce et environ 4 heures de temps d'antenne. À 7 Ariary (0,5 sou) la minute pour les appels locaux, on peut dire que ce n'est pas cher!

De plus, étant donné que nous quittons l'hôtel samedi pour notre nouvel appartement, nous avons dû trouver une solution au problème de l'Internet. En effet, à l'hôtel, nous utilisons le réseau sans-fil, mais rien n'est disponible là où nous déménageons. J'ai donc trouvé et acheté une sorte de petit modem sans-fil portatif (voir la photo) qui transmet et reçoit l'information à raison de 394 Kbps. Ce n'est pas ce qui existe de plus rapide dans le monde, mais c'est le plus efficace disponible à Antananarivo présentement. Le prix d'achat est tout simplement exhorbitant: 420 000 Ariary (280$) et 20 000 Ariary (13$) pour 4 heures de navigation. Les Malagasy capables de s'offrir un tel système, vous vous en doutez bien, sont rarissimes. Même pour nous, avec nos salaires occidentaux, c'est un objet de luxe. Une chance que j'ai un compte de dépenses! Et je ne vous raconte pas nos péripéties pour nous procurer le dit "machin" annoncé à grands renforts de publicités partout dans la ville mais curieusement vendu nulle part...heureusement que notre chauffeur connaît Tana comme le fond de sa poche!


Au retour, j'installe le tout et surprise (non pas "surprise", je n'étais pas VRAIMENT surprise), ça ne fonctionne pas. L'installation est bien faite, j'en suis certaine, mais le serveur à distance me dit que mon nom d'usager/mot de passe ne sont pas valides. Ma réaction: "ils n'ont jamais vu ça une Québécoise pas contente!? Ben c'est pour aujourd'hui!". Finalement, de retour à l'agence qui vend le bidule, la dame au comptoir des réclamations a bien vu à mon non-verbal que "la madame était pas contente". Un patron arrive et je sais que c'est un patron, car vous auriez dû voir son non-verbal quand la dame lui a expliqué (en malagasy bien sûr alors je ne comprends rien) le problème. Ce n'était clairement pas dans sa définition de tâche! Il s'approche tout de même et d'un air carrément condescendant me dit que c'est super facile à installer. Bon, je ne me suis pas vue, mais je parierais un 10$ que je lui ai fait une face de prof, du genre "Change d'attitude jeune homme, tu n'aides pas ton cas". Il a été pas mal plus agréable par après. Le problème était vraiment une niaiserie, mais une niaiserie qui n'était écrite NULLE PART, parce qu'évidemment, avant de me fâcher, j'ai TOUT lu. Grosso modo, je devais ajouter "@moov.mg" après mon nom d'utilisateur. Lorsque je signale au monsieur que ce n'est pas écrit dans le livret d'instructions ni sur le site ni dans la section FAQ, il me répond: "oui, c'est vrai, faudrait peut-être l'ajouter..." Euh...faudrait!
Hier, sur Tana, c'était le déluge...aujourd'hui, il fait beau soleil!

Note à moi-même

Une réunion, c'est long et plate partout dans le monde.

Choc culturel (2e partie)

Un court billet aujourd'hui, vous aurez compris que j'ai commencé à travailler sérieusement et que je suis débordée, concernant certaines choses qui me font réagir.

Ici, les titres de fonctions des employés du minitère de l'Éducation ne me disent absolument RIEN. Quand un interlocuteur se présente, il se nomme et donne son titre, mais je ne sais jamais si je m'adresse à un employé ou un cadre. J'ai cependant développé une stratégie au cours des derniers jours: si l'homme porte une cravate, c'est un patron sinon, c'est un employé. Je suis toujours à la recherche d'une stratégie pour les femmes...

Les postes importants ne semblent pas attribués au regard des compétences de la personne, mais plutôt comme cadeau politique...ça crée de drôles de situations lorsque les sujets de réunions deviennent très techniques.

Regarder les nouvelles en malagasy, c'est vachement drôle! Je comprends maintenant toute l'importance des images qui accompagnent les reportages et surtout, que souvent, les images ne sont d'aucune aide pour comprendre ce qui se passe! Le réseau de nouvelles local pourrait certainement bénéficier de quelques cours de traitement de l'image...

dimanche 4 mai 2008

Drôles d'histoires et histoires drôles (1re partie)

Depuis mon arrivée, j'ai constaté avec étonnement les choses suivantes:

- Les noms de rues indiqués sur les pancartes et sur les cartes de la ville ne sont pas nécessairement les mêmes. Par exemple, sur la pancarte, c'est indiqué "Avenue de l'indépendance" et sur la carte achetée au bureau du tourisme, c'est écrit "Avenue du 26 juin 1960". Difficile de se repérer...

- Plusieurs vendeurs ambulants proposent des étampes de toutes sortes: des paysages, des bonshommes, des animaux, etc. Que font les gens avec toutes ces étampes? Je n'ai toujours pas trouvé la réponse à cette mystérieuse question...

- D'autres vendeurs ambulants proposent pour 50 Ariary (environ 3 cents) de vous peser sur leur balance. Chaque fois que je passe, ils aimeraient bien que je me pèse: ils m'appellent en disant: "costaude, madame, costaude"...

- Dans une petite échoppe de sandales de cuir locales que je trouvais très belles, la vendeuse ne croyait pas que je chaussais du 43 (l'équivalent européen du 11). Elle m'a dit que ça ne se pouvait pas, que les femmes n'avaient pas les pieds aussi grands. Surprise! J'ai insisté et elle m'a proposé de demander à l'artisan de m'en faire une paire sur mesure...

- En se promenant autour du lac au centre de la ville au bord duquel de nombreux sans-abri dorment, notre chauffeur nous dit de ne pas marcher dans le gazon à cause des mines. Je me mets à paniquer parce que j'imagine des mines antipersonnel et je me vois exploser. Devant ma réaction qu'il perçoit démesurée, il nous explique que les mines, ce sont en fait "les cacas des gens qui n'ont pas de maison"... Fallait être un peu plus clair!

- Au détour d'une rue, j'entre dans une des rarissimes librairies de Tana. Je me promène dans le rayon des romans et je tombe sur "Les filles de Caleb" d'Arlette Cousture...ça pourrait expliquer pourquoi les gens ici s'imaginent que nous vivons dans des cabanes au fond du bois... Je ne n'aurais jamais pensé qu'Émilie Bordeleau et Ovila Pronovost se retrouvaient aussi loin de chez eux!

- Dans un restaurant assez chic, clairement fréquenté par la haute et les touristes, nous avons "subi" pendant environ quatre heures le MÊME cd de Céline Dion, celui où elle chante les chansons de Jean-Jacques Goldman...il était sur "repeat"... je pense que je vais leur préparer une petite compilation, question d'ouvrir leurs horizons.

- Lors de notre périple au grand marché de vendredi, une femme nous propose d'acheter des brochettes que ce qui semblait être des coquerelles géantes... elle n'a pas pu confirmer, son français étant extrêmement limité, mais elle a répété au moins 15 fois: "très bon, madame, très bon, vous acheter". Euh...non merci! Je suis prête à bien des choses, mais là....non!

- Toujours dans la rue, je remarque des hommes qui se promènent avec ce qu'on dirait être de grosses poubelles bleues. Je demande, toute naïve, ce qu'ils transportent là-dedans. On m'a répondu que c'était de l'eau qu'ils amenaient chez eux. Ça fait apprécier l'eau courante un peu plus...

- De jeunes garçons essayent de nous vendre ce qu'ils appellent: "du parfum, madame, pour vous sentir bon, pas cher, madame". Dans leurs mains se trouvent des canettes de "pousche-pousche" Glad pour la salle de bain. Ah! fraîche odeur de Glad No 5...

- D'autres jeunes garçons tentent de nous vendre des journaux depuis mercredi dernier. Principal hic, c'est toujours le MÊME journal qu'ils ont entre les mains et il date du mois de mars...

- Dans la seule autre librairie que j'ai trouvée dans la ville, une librairie spécialisée en livres scolaires, j'ai vu sur les tablettes un bouquin rempli d'une pertinence inouïe pour les Malagasy: "Les Amérindiens en Nouvelle-France". Chantal, j'ai failli te l'acheter!


- Depuis longtemps, j'entends dire que les toilettes dans l'hémisphère sud "flushent" dans le sens contraire des nôtres. Je m'étais préparée à observer ce phénomène déconcertant. Erreur, l'eau ne tourne pas, elle sort de tout le tour de la cuvette par le haut, comme une chute...c'est impressionnant la première fois.

-Au marché, en plein-air et au gros soleil je précise, j'ai vu des vendeurs de cartouches d'encre pour les imprimantes...je doute un peu de la qualité de l'encre qui s'y trouve.



- Au restaurant de l'hôtel, je me commande un midi un "club sandwich". Lorsque le plat arrive, je me rends compte qu'il s'agit en fait d'un sandwich au jambon et aux oeufs à trois étages. Comme quoi tout n'est pas universel...



- Hier, je suis sortie dans un "night-club" avec d'autres clients de l'hôtel (mais pas avec le touriste sexuel dégueulasse, rassurez-vous!) et à l'entrée, on ne paye pas de "cover charge", non, il faut plutôt payer d'avance nos consommations. Il faut donc prévoir le nombre de bières que l'on boira et le portier (grand, noir et baraqué, ça c'est plutôt universel) remet un ticket avec ce que l'on est "autorisé" à boire. Drôle de système...



- Toujours dans le même club, les Malagasy se déchaînent sur la piste de danse en écoutant du "4 non Blondes", du "Ace of base" et des succès qui commencent à dater un peu... et pas toujours les meilleurs.






À tous les fans, j'ai appris la défaite des Canadiens....la coupe, ce sera pour une autre année!





À mes ex-élèves, vous avez été chanceux avec le sujet de la PDE, vous êtes mieux d'avoir réussi, sinon, GRRRRRR! (admirez la tentative de menace à 10 000km de distance)!






Bon, c'est tout pour l'instant, je vais aller me coucher!

Mandrapihaona! (prononcer manne-dra-pi-a-na et ça signifie "au revoir")

vendredi 2 mai 2008

Note à moi-même

Le blanc, c'est pratique en Afrique, mais ça se tache facilement.

jeudi 1 mai 2008

Une aberration humaine: le tourisme sexuel

Petite capsule d'indignation au sujet de l'espèce humaine...

Au cours des deux derniers jours, j'ai assisté à plusieurs reprises à une situation qui me dégoûte pronfondément. Voici la mise en contexte:

Mercredi matin, en lisant les règlements de l'hôtel, je sursaute lorsqu'Isabelle souligne le fait que le 3e règlement se lit comme suit: "Afin de préserver la bonne réputation de notre établissement, nous vous demandons de vous poser les questions suivantes lorsque vous recevez une invitée pour la nuit: est-elle majeure? avez-vous suffisammenT confiance en elle pour qu'elle n'emprunte pas d'objets dans votre chambre? Pour assurer la sécurité de tous, nous vous demandons de bien vouloir laisser la carte d'identité de votre invitée pour la nuit à la réception de l'hôtel."

Ben voyons donc! Nous sommes étonnées et un peu dépassées, mais les choses en restent là, après tout, c'est notre première journée à Mada et l'adrénaline est à un maximum!

Mercredi soir, alors que nous soupons, nous voyons entrer dans le restaurant de l'hôtel un homme, clairement un Occidental caucasien en vacances (la tenue ne trompe pas!), au bras d'une jeune fille malagase très (trop?) légèrement vêtue. Ils s'assoient au bar, sans se parler, commandent un fanta (une sorte d'orangeade vraiment trop sucrée), prennent deux gorgées, se lèvent et quittent l'endroit. Disons que la situation ne prête pas trop à confusion! On se dit que ce n'est pas fort de la part du monsieur.


Le lendemain matin, il déjeune seul à sa table en lisant un journal.


Vers midi, le même homme sort d'une table où traînent quelques bières vides en compagnie de trois jeunes femmes toujours aussi courtement vêtues alors que nous entrons pour dîner. Si quelques doutes dans notre esprit subsistaient, ils sont aussitôt disparus! Cet homme est tout simplement un salaud.

Ce soir, alors que je termine la rédaction de mon précédent billet, il passe devant moi (l'internet ne rentre vraiment pas bien dans ma chambre, c'est plus efficace dans le petit salon au bout du couloir). Je vous laisse deviner...eh oui, une autre fille le suit de près: tout aussi jeune, la jupe tout aussi courte et les talons tout aussi hauts.

Il y a relativement peu de publicités dans la ville. Cependant, sur toutes les rues se trouvent des affiches comme celle que j'ai placée au tout début. Le slogan de la campagne publicitaire, "Non au tourisme sexuel", est pourtant sans équivoque. Certaines annoncent même des peines de prison de 10 ans pour les contrevenants reconnus coupables d'activités sexuelles avec des mineur(e)s. Et voilà que dans mon hôtel, cet homme ignoble se promène au vu et au su de tous depuis plus de 24h avec des jeunes filles que je "carterais" certainement si elles voulaient que je leur vende de l'alcool ou des cigarettes.

Je me sens démunie pour "agir" devant cette situation, et en même temps, j'ai l'impression d'assister à l'une des pires aberrations de l'être humain: l'exploitation des femmes en tant que jouet sexuel.

Comment en arrive-t-on là? Comment peut-on aussi peu considérer une personne? Ça me dépasse, ça m'horrifie et ça provoque chez moi un sérieux malaise. Je ne juge pas les femmes et les jeunes filles qui sont dans cette situation, j'éprouve une profonde pitié devant ce à quoi elles se soumettent pour vivre un tant soit peu décemment, mais je juge et j'ai profondément honte des hommes qui abusent de la pauvreté dans laquelle elles vivent sans avoir rien fait pour être confrontées à cela, sauf avoir vu le jour dans un pays extrêmement défavorisé.
Ce soir, le monde me semble drôlement mal foutu!





Faire de l'insomnie et attraper un coup de soleil


Pour ceux qui en doutaient, voici la confirmation: on ne dort pas de la même façon en pays étranger.

Aujourd'hui, à Mada, c'est jour férié, car les habitants fêtent, comme dans plusieurs autre pays, la Fête du travail. Ainsi, les gens étaient déchaînés hier soir parce qu'ils ne travaillaient pas aujourd'hui. Le restaurant de l'hôtel était rempli d'hommes désireux de nous payer un verre, de nous sortir...Nous avons refusé toutes les invitations, pour plusieurs raisons, mais principalement, Isabelle et moi étions crevées et peu rassurées, disons-le franchement. Fait un peu étonnant, plusieurs pensent que je suis italienne...pourtant je parle en français! Et quand je réponds que je suis canadienne, la réponse ressemble généralement à: "Ah oui! le Canada..." accompagné d'un regard d'incompréhension. Je ne pense pas qu'ils savent vraiment c'est où!



Malgré cette fatigue ressentie, je dois avoir dormi deux heures la nuit dernière. Je sursautais au moindre bruit, les gens qui parlaient dans la rue me dérangeaient, les bruits des voitures m'énervaient. Je crois que je suis encore sur l'adrénaline et que l'adaptation va être plus importante que prévue...

Ce matin, après le déjeuner, nous sommes parties à pied, avec Lalayna, continuer à découvrir la ville. Méchante marche! Je vous ai déjà dit qu'Antananarivo était composée d'une basse et d'une haute ville. Ça, c'est ce que les guides de voyage disaient. Je ne sais pas qui les écrit, mais je doute qu'ils s'y soient promenés à pied très longtemps! En réalité, il y a DES parties basses et DES parties hautes. Il faut monter et descendre CONTINUELLEMENT. J'y ai fait mon cardio de la journée! La ville est parsemée de ces escaliers que je n'oserais pas emprunter seule tout de suite et remplis de vendeurs ambulants. Plus on s'éloigne du quartier des affaires, où je demeure, moins ces vendeurs sont présents. J'ai donc découvert, à l'ombre de ces dizaines d'escaliers, de petits villages dissimulés dans cette grande ville. Les gens vivent vraiment dans des espaces réduits. Par les portes entrebâillées, je peux apercevoir des habitations d'une seule chambre où tous les membres de la famille non seulement vivent, mais tiennent également leur commerce. Toute cette promiscuité me déconcerte un peu. Les Malagase sont plutôt petits et pas très grands (vous devriez voir les enfants me pointer du doigt quand ils me croisent, je suis probablement toute une attraction pour eux!), mais quand même, aussi peu d'espace pour autant de personnes, je ne crois pas que je m'y ferais.

Dans certains de ces quartiers, nous avons visité des appartements destinés aux touristes à long terme. Nous serons vite tannées de la vie d'hôtel et nous nous cherchons un petit appart meublé et équipé. L'un d'eux nous plaît et nous téléphonerons à la propriétaire demain pour négocier un peu. Mais même au plein prix, cela nous coûterait deux fois moins que l'hôtel pour un confort assez semblable et plus d'espace.

Durant cette balade, nous avons fait le tour du lac qui se trouve dans la ville et du stade de foot de l'équipe malagase. Je crois bien que lorsque d'autres membres de la mission arriveront nous irons voir un match. Sur le chemin, nous nous sommes arrêtés à l'Institut national de formation pédagogique (INFP) qui est l'endroit où nous travaillerons avec les auteurs. C'est un vieux bâtiment, plutôt délabré, qui ressemble un peu à une école. La cour est remplie d'arbres et de fleurs très jolies qui m'ont fait penser à des poinsettias. Lalayna nous a dit que c'était l'arbre "national", le madagascarius... Je n'ai pas de photo pour l'instant, mais dès que j'aurai l'occasion, je vous en montrerai une.

Après trois heures de marche, je me suis bien aperçue de l'apparition de mon premier coup de soleil. Malgré l'application consciencieuse de crème solaire, le soleil de midi chauffe fort. Je pense que comme les locaux, je vais éviter d'aller dehors entre midi et 13h30, question de préserver un peu mon teint de lait! Pour l'instant, je fais du "damage control" en appliquant une crème après-soleil.

En après-midi, j'ai travaillé, mais comme il y a encore plein de variables inconnues et que les directeurs de la maison d'édition ne sont pas arrivés, c'est un peu difficile d'avancer, mais je fais mon possible pour préparer du matériel "modèle" à partir duquel les auteurs pourront travailler.

Ce soir, un peu tannées de la nourriture de l'hôtel, qui est bonne mais sans plus, nous nous sommes aventurées à l'extérieur alors qu'il faisait nuit (ici, il fait noir à partir de 18h au plus tard) sous la bonne garde de notre chauffeur et avons essayé un resto de la ville qui sert de la cuisine inspirée du Périgord. C'était chic, rempli d'étrangers, un peu plus cher, mais absolument délicieux. Le magret de canard que j'y ai dégusté pourrait sans rougir être sur la carte de plusieurs grands restaurants occidentaux. Entrée, plat principal, alcool et café compris, je m'en suis sortie à 33 000 Ariary, soit environ 21$. Ce sont des prix qui me plaisent! Et quand je compare ce repas au club sandwich à 15 000 Ariary de l'hôtel, le choix me semble évident...

Demain matin, nous nous aventurons au grand marché de la ville!