lundi 2 juin 2008

Nightlife

On ne peut pas dire de la ville de Tana qu'elle est une couche-tard. En effet, dès que la nuit tombe, à 18h au plus tard, on trouve très peu de Malagasy à l'extérieur. Les endroits où passer la soirée sont donc limités. Il ne faut pas perdre de vue que pour un Malagsy, se payer une bière à 3000 ou à 4000 Ariary dans un bar est hors de prix quand on sait qu'un salaire de fonctionnaire tourne autour de 70 000 Ar par mois. Conséquemment, une fois que l'on ne se considère plus comme touriste et que l'on cherche à s'établir une petite routine de vie, bien, il faut chercher un peu. Et c'est chez les expatriés que j'ai trouvé! Après un peu plus d'un mois, j'ai découvert quelques endroits sympathiques. Les locaux y sont malheureusement pratiquement absents et les Français y abondent, mais bon, il faut faire avec ce que l'on a!

Samedi soir donc, après un souper dans un resto d'expats, nous sommes sortis dans un bar d'expats. C'est le bar du Carlton, anciennement un Hilton, qui a accueilli notre quatuor universitaire déterminé à fêter après une semaine interminable de travail. Le Kudeta (c'est le nom du bar!) fut une découverte.

Entre 22h30 et minuit, il y avait une grande quantité de gens d'origine indienne. Plusieurs Indiens vivent ici et ça a l'air que le samedi soir, ceux qui en ont les moyens se tiennent au Kudeta. Le décor est lounge, la musique arabisante et les projections vidéo, directement tirées de Bollywood! La faune multicolore et internationale était assise et buvait, la soirée s'annonçait bien, mais ordinaire.

Un peu après minuit, ce fut le choc: je me sentis dans un bar du plateau (genre le Sergent recruteur, le Boudoir ou Baptiste) back in the days quand c'était fumeur! C'était blanc, c'était francophone et ça se mit à danser au son des Rita Mitsouko (demande spéciale d'Isa), de Nirvana (demande spéciale de moi-même!), de Pink Floyd, de Mika, des White Stripe, de Madonna, d'Oasis... en somme, difficile de ne pas se sentir à la maison!

On a rencontré des gens qui demeurent ici depuis 5 ans, 10 ans, 20 ans... tous aiment la ville, tous vivent dans une sorte de cocon où les chauffeurs, les écoles privées, les maisons secondaires sur la plage et les voyages réguliers font partie de leur quotidien. Et la fin de semaine, ils se retrouvent pour fêter. Dans un monde qui leur appartient. Je manque peut-être d'ouverture, mais je dois dire que je me suis sentie beaucoup plus à l'aise dans ce bar d'hôtel que dans les autres clubs plus locaux où je suis allée. Car dans les clubs Malagsy, ce qu'on y retrouve, ce sont de vieux touristes blancs et de jeunes Malagasy trop dévêtues. Le malaise est grand. Samedi soir au Kudeta, il n'y avait pas de malaise. J'étais, un peu, à la maison...moi que me suis tant ennuyée cette semaine.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

un peu le mal du pays, Amélie ? Ici, il ne cesse de pleuvoir tu sais, c'est un peu moche comme température...
Courage !

Amélie a dit…

@circé: tu sais, le premier mois ça va...c'est après que les gens et tes habitudes te manquent vraiment. Comme je l'écrivais, je ne me sens plus une touriste, mais ce n'est pas mon pays, je ne suis pas à la maison. C'est une bizarre de sensation qui se décrit très mal. C'est intense, mais ça fait voir les choses très différemment. Dommage pour la pluie! Mais je suis certaine que le soleil va revenir :)

Anonyme a dit…

Même constat qu'à Lomé en 2001... C'est fou de constater comment l'Afrique est si grande et à la fois si petite... Bisous !