Manao ahoana (prononcez "manona"),
Je suis arrivée. Pour ceux que ça intéresse, le vol s'est bien déroulé, sans trop de retard. On est arrivé à Paris vers 6h du matin et l'attente à Charles-de-Gaulle fut longue. L'aéroport est immense avec plein d'autobus à prendre pour se rendre au bon terminal.
*** là, je suis sur la terrasse de l'hôtel et c'est "la danse des canards" en malagasy qui joue à la radio, bizarre!!!!!!!****
On est parti de Paris un peu en retard et après un peu plus de 11 heures de vol avec quelques turbulences importantes (je me suis renversé un verre d'eau complet sur les pantalons) nous sommes enfin arrivées à Tana. Aucun problème à la douane qui est d'allure plutôt rudimentaire. Des garçons se sont précipités sur nos valises pour les transporter et j'ai dû courir pour ne pas les perdre de vue. Évidemment, dans toute ma naîveté, je leur ai donné 5 euros... On m'a dit que c'était beaucoup par après! L'aéroport est un peu en retrait de la ville à environ 30 minutes de voiture. Ce premier trajet en sol malagase fut impressionant. Sur le bord de la route, une quantité de baraques, certaines des maisons, d'autres des commerces sont en mauvais état. Les habitations ne sont pas très hautes et toutes sont collées les unes aux autres. Évidemment, c'était la nuit, environ minuit 30, et il y avait devant les maisons quelques personnes qui se chauffaient à l'aide de charbon placé dans une sorte de grosse poubelle de métal. Il y avait aussi plusieurs chiens qui rôdaient. Disons que j'étais contente d'être en voiture. Notre chauffeur, Lalayana est très sympathique et, selon ses mots, est à notre disposition. Cette disponibilité nuit et jour nous met un peu mal à l'aise, mais bon, on se sent un peu plus en sécurité.
L'hôtel est propre et bien tenu. La chambre est petite, mais confortable et j'ai remercié Dieu de pouvoir prendre une douche après 24 heures d'attente et de vol! Le personnel est très attentif et courtois, je ne me suis jamais sentie aussi "touriste de luxe"!
Après une courte nuit, nous avons déjeuné à l'hôtel et ensuite, Lalayana est venu nous rejoindre et nous sommes partis marcher dans le quartier. Un long escalier nous permet de sortir du quartier présidentiel où est situé l'hôtel. Rapidement, nous avons été assaillis par de vendeurs ambulants de cartes, de gousses de vanille grosses comme des cigares, de jouet en bois, etc. Nous avons acheté une carte de la ville pour éventuellement nous promener seules. J'ai trouvé très difficile d'avoir une horde d'enfants âgés peut-être entre 2 et 6 ans autour de moi qui me disaient: "madame, un peu d'argent, madame" Ils sont pieds nus, leurs vêtements sont déchirés, leur corps est couvert de blessures et d'égratignures, mais ils sourient et rient à pleine bouche. Je me suis retenue et ne leur ai rien donné. Mais vous pouvez imaginer que ça me fendait le coeur.
Asez vite, Lalayana m'a appris le mot magique: "tsy misy". Ça veut dire "je n'ai rien" et la première fois que je l'ai prononcé, j'ai peut-être parlé un peu trop fort. La petite qui me suivait m'a regardée d'un air effrayé et est partie en courant! Les Malagase ne parlent pas très fort, ils chuchotent presque. On est obligé de toujours faire répéter Lalayana. Mais bon, ça a fonctionné pour les mendiants!
Nous sommes allées dans une épicerie "occidentale", un "Shoprite" où nous avons acheté du jus et de l'eau embouteillée, car celle de l'hôtel est assez chère. C'est assez drôle, parce qu'on paye avec des billets de 5000 ariary, environ 3 dollars, et on nous demande si nous n'avons pas de plus petites coupures... Je n'ai pas eu de problème à retirer de l'argent du guichet automatique, mais on ne peut retirer plus de 100 000 ariary et c'est environ 62 dollars...ça va me coûter cher de frais bancaires!
Toujours lors de notre promenade, nous nous sommes arrêtés dans une petite pizzéria pour dîner. On a commandé trois pizzas, pour Isabelle (ma collègue de travail), moi et Lalayana. On était certaine que c'était des pizza individuelles. Erreur! Ce devait être des pizzas larges...pour 6000 ar chacune. Après deux bouchées, Isabelle s'est sentie mal et a fait une chute de pression. Lalayana est allé chercher la voiture et les gens du resto, très gentils, lui ont offert une chaise et du jus d'orange. On est donc revenu à l'hôtel. On manque toutes les deux de sommeil, six heures en deux jours, mais de mon côté j'ai la forme. Je ferai tout de même une petite sieste après avoir terminé ce billet et ma bière. À Mada, on boit de la "Three Horses Beer"!
On va rester tranquille ce soir et on repartira à la découverte de la ville demain matin, toujours à pied avec notre nouvel ami Lalayana.
Je pense à vous tous très fort!
P.S. les photos ont été prises de la fenêtre de chambre de mon hôtel....je suis trop peureuse encore pour sortir mon appareil-photo en plein rue...
Finalement, il n'y aura qu'une photo pour l'instant! La force du signal internet est trop faible, ça m'a pris 15 minutes pour en télécharger une...je ferai une autre tentative plus tard.