lundi 30 juin 2008

Note à moi-même

C'est pas facile de faire disparaître le sable blanc et fin. Ça s'inscruste partout. Mais partout.

Retour en arrière: voyage à l'île Maurice

Blue Bay, au sud de l'île...c'est là que j'habitais.
À l'ouest de l'île, sous un vent à décoiffer...

Le bord d'une route sur la côte est.




L'île Maurice est le paradis sur terre. Mes impressions et souvenirs en vrac:



- L'eau de l'océan Indien est turquoise, claire et juste à la bonne température.

- Les plages sont en sable blanc extrêmement fin.

-La végétation est luxuriante. Il y a des fleurs, des palmiers, des arbres partout...mais vraiment partout!

- Les gens sont accueillants, chaleureux, éduqués et très sympathiques avec les touristes. Une chance, parce que le tourisme est le principal moteur de leur économie.

- C'est clairement un endroit de lune de miel et de retraite. Deux filles seules de moins de 30 ans détonnent sur la plage. Et attirent les imbéciles. Il y a aussi des imbéciles à Maurice. Mais bon, ça c'est international!

- La barrière de corail est des plus impressionnantes, surtout que 80% de sa superficie est en bonne santé.

- Nager dans l'eau avec des poissons tropicaux de toutes les couleurs tout autour de moi, c'est une expérience que je n'oublierai jamais. Jamais.

- Souper dans une famille indienne hyper-accueillante, c'est merveilleux. Manger le curry préparé par la grand-mère, c'est carrément inoubliable, d'autant plus qu'on mange sans ustensiles, avec nos mains. Une expérience marquante pour moi. Pierrot, faut vraiment aller en Inde, on va tripper fort!

- Passer une soirée en compagnie d'une douzaine de Mauriciens, c'est un souvenir magique.

- Visiter toute l'île du nord au sud en trois heures de voiture, ça me rappelle que le Québec est grand. Très grand.

- J'ai marché sur les berges rocailleuses de l'est de l'île. Avec absolument rien d'autre à l'horizon que de l'eau turquoise. Je n'oublierai jamais cette sensation d'être au bout du monde.

- J'ai bien gravé dans ma mémoire le fait suivant: en devenant propriétaire à l'île Maurice, on reçoit la résidence permanente. Il y a des idées qui me trottent en tête...

- Rouler sur une route à l'intérieur d'un champ de canne à sucre, c'est une expérience!

- Voir les gens conduire à droite aussi, c'est toute une expérience. Se tromper de côté quand on embarque dans une voiture, c'est une expérience gênante.

- Je vais bien trouver un moyen d'y retourner à l'automne...j'y ai des amis maintenant. Des amis avec des maisons de vacances à 3 minutes de marche de la plage...

Aucune des photos que j'ai prises ne rend les sensations éprouvées là-bas. Il va falloir que vous me croyiez sur parole.

Retour en arrière: avant le départ

Entre lundi soir et mercredi après-midi derniers, j'ai subi la pire gastro de toute ma vie. Je vous épargne les détails. Maman, je me suis sérieusement ennuyée de toi!

J'ai même pensé annuler le voyage à Maurice. Une chance que les antibiotiques gentiment prescrits par le médecin avant mon départ de Montréal ont fait effet à temps pour que je prenne l'avion.

Ah, les joies d'être malade en Afrique!

samedi 21 juin 2008

Des vacances en perspective

Je m'en vais en vacances. Je prends 4 jours de congé. J'amène mon ordinateur mais ce n'est que pour être certaine qu'il ne lui arrive rien. Je n'ai même pas l'intention de l'allumer, sauf peut-être pour passer le contrôle de l'aéroport.



Aujourd'hui, c'est ma 55e journée à Madagascar. Cinquante-cinq jours de travail de suite. Et quand on est à Madagascar et qu'on désire prendre des vacances, les choix qui s'offrent à nous sont assez différents des traditionnels tout-inclus du Mexique, de Cuba ou de la République Dominicaine. Non, ici, les vacances se prennent à l'île Maurice, à l'île de la Réunion, aux Seychelles, aux Comores... Et j'ai choisi l'île Maurice. Différentes raisons motivent ce choix: un, j'ai reçu une invitation, deux Mark Twain a écrit que l'île Maurice avait débord été créée par Dieu et qu'ensuite Il s'en était inspiré pour créer le Paradis et trois, c'est à tout juste un peu plus d'une heure de vol de Tana.



Quatre jours donc de soleil, de plage et de chaleur. Raj, notre hôte, a eu la gentillesse de nous inviter à utiliser la guest house qu'il possède au nord de cette île soi-disant paradisiaque. Il m'a même proposé de me laisser une voiture si je voulais. Devant mon regard que j'imagine paniqué, il m'a dit que les routes mauricienne étaient très semblables à celles de l'Amérique de nord et que lui non plus ne conduirait pas à Madagascar. Bon, ça me rassure un peu, mais je verrai bien rendue là-bas. Je me dis que j'ai bien fait d'apprendre à conduire manuel l'été dernier...


J'ai hâte à mercredi!

samedi 14 juin 2008

Le foot et fraternité entre expatriés

Hier soir, au KUDETA, il y avait transmission sur les écrans géants du match opposant la France aux Pays-Bas dans le cadre de l'Euro 2008.

Dans le bar, une vingtaine d'Hollandais habillés d'orange crient et sautent alors qu'une vingtaine de Français, dont un aux cheveux teints en bleu, ont la mine basse et le regard piteux au fond de leur pinte de bière blonde.

Et il y a les autres, ceux qui ne sont pas nationalement concernés. Une vingtaine d'expatriés de tous les coins du monde, qui regardent, le sourire en coin, la déception et la liesse, le désespoir et le bonheur inatendu.

Le match terminé, la musique est repartie, les verres se sont remplis et les différends nationaux se sont évanouis. Nous n'étions plus qu'une cinquantaine d'hommes surtout, de femmes, très peu, loin de la maison qui avaient envie d'un peu de bon temps après une semaine de travail trop chargée et des heures de sommeil écourtées.

Qu'ils soient de l'Écosse, de l'Australie, de la Hollande, de la France, de l'Espagne, de l'Afrique du Sud, du Québec, des États-Unis, de la Belgique, de la Grande-Bretagne, de la Suisse ou du Liban; qu'ils soient ingénieurs, photographes, médecins, managers, journalistes, financiers, sculpteurs ou éducateurs, tous cherchaient un espace-temps où la fraternité est telle que jamais je n'aurais pensé la rencontrer.

Et c'est à Madagascar que je l'ai trouvée.

À la demande générale: mon thermos!


Match de foot


Dimanche dernier j'ai assisté à mon premier match de foot professionnel. C'était drôle.


Les Barea de Madagascar affrontaient les Éléphants de la Côte-D'Ivoire. L'équipe la plus forte de l'Afrique, m'a-t-on dit.


Des joueurs de 5'5 contre des joueurs de 6'2. Imaginez la partie. Imaginez quand le ballon était frappé avec la tête.


Contre toute attente, les Barea n'ont pas été anéantis. La partie s'est terminée sur une nulle.


Les Malagasy étaient fiers. Un peu déçus, mais fiers de cette non-défaite.


Madagascar abrite des gens d'une grande fierté.

vendredi 6 juin 2008

Le retour du soleil

Cette semaine il fait beau à Madagascar. Je ne peux pas en toute franchise écrire qu'il fait chaud, mais il fait assez chaud pour aller travailler sans mon foulard autour du cou et sans me geler les pieds dans mes sandales, maudissant le jour où j'ai retiré de ma valise mes souliers fermés. Mais surout, j'ai résolu mon problème de café.

Je vous raconte le problème du café.

À Montréal, le matin, je bois un café, des fois deux, avant de quitter la maison. Une fois rendue au travail, j'en bois au moins un autre au cours de l'avant-midi, des fois deux. Ces cafés bus au travail, je les achetais régulièrement au Tim, au Starbuck, au Presse-Café, etc. Eh bien, depuis le 28 avril, les cafés pour emporter ont disparu de ma vie parce que ça n'existe tout simplement pas à Madagascar.

Vous imaginez la tête que j'avais le matin? Les deux premières semaines passées à l'hôtel à travailler sur la préparation allaient; je m'en commandais un et le problème était réglé. Mais depuis que je travaille avec mes auteurs et que je ne passe plus mes journées dans un hôtel, je sens le manque de caféine. Or, la semaine dernière, je me suis acheté un thermos! Oui, oui, un beau thermos d'enfant, bleu et vert (celui d'Isabelle est orange et mauve), qui a une capacité suffisante pour deux agréables tasses de café que je bois entre 9h et 11h. Ah oui, j'ai encore fait rire les Malagasy, qui trouvent le principe comique. Mais bon, je m'en fous!!!! Je peux maintenant boire mon café en corrigeant des manuscrits, en reformulant des questions et en supervisant le travail d'une douzaine de personnes.

La vita è bella!

lundi 2 juin 2008

Nightlife

On ne peut pas dire de la ville de Tana qu'elle est une couche-tard. En effet, dès que la nuit tombe, à 18h au plus tard, on trouve très peu de Malagasy à l'extérieur. Les endroits où passer la soirée sont donc limités. Il ne faut pas perdre de vue que pour un Malagsy, se payer une bière à 3000 ou à 4000 Ariary dans un bar est hors de prix quand on sait qu'un salaire de fonctionnaire tourne autour de 70 000 Ar par mois. Conséquemment, une fois que l'on ne se considère plus comme touriste et que l'on cherche à s'établir une petite routine de vie, bien, il faut chercher un peu. Et c'est chez les expatriés que j'ai trouvé! Après un peu plus d'un mois, j'ai découvert quelques endroits sympathiques. Les locaux y sont malheureusement pratiquement absents et les Français y abondent, mais bon, il faut faire avec ce que l'on a!

Samedi soir donc, après un souper dans un resto d'expats, nous sommes sortis dans un bar d'expats. C'est le bar du Carlton, anciennement un Hilton, qui a accueilli notre quatuor universitaire déterminé à fêter après une semaine interminable de travail. Le Kudeta (c'est le nom du bar!) fut une découverte.

Entre 22h30 et minuit, il y avait une grande quantité de gens d'origine indienne. Plusieurs Indiens vivent ici et ça a l'air que le samedi soir, ceux qui en ont les moyens se tiennent au Kudeta. Le décor est lounge, la musique arabisante et les projections vidéo, directement tirées de Bollywood! La faune multicolore et internationale était assise et buvait, la soirée s'annonçait bien, mais ordinaire.

Un peu après minuit, ce fut le choc: je me sentis dans un bar du plateau (genre le Sergent recruteur, le Boudoir ou Baptiste) back in the days quand c'était fumeur! C'était blanc, c'était francophone et ça se mit à danser au son des Rita Mitsouko (demande spéciale d'Isa), de Nirvana (demande spéciale de moi-même!), de Pink Floyd, de Mika, des White Stripe, de Madonna, d'Oasis... en somme, difficile de ne pas se sentir à la maison!

On a rencontré des gens qui demeurent ici depuis 5 ans, 10 ans, 20 ans... tous aiment la ville, tous vivent dans une sorte de cocon où les chauffeurs, les écoles privées, les maisons secondaires sur la plage et les voyages réguliers font partie de leur quotidien. Et la fin de semaine, ils se retrouvent pour fêter. Dans un monde qui leur appartient. Je manque peut-être d'ouverture, mais je dois dire que je me suis sentie beaucoup plus à l'aise dans ce bar d'hôtel que dans les autres clubs plus locaux où je suis allée. Car dans les clubs Malagsy, ce qu'on y retrouve, ce sont de vieux touristes blancs et de jeunes Malagasy trop dévêtues. Le malaise est grand. Samedi soir au Kudeta, il n'y avait pas de malaise. J'étais, un peu, à la maison...moi que me suis tant ennuyée cette semaine.